Seul grand rassemblement de la campagne du premier tour d’Emmanuel Macron en effondrement d’élan, il est péjoratif de dire que le meeting qui s’est tenu à la Paris La Défense Arena de Nanterre ce samedi était à prévoir. C’était annoncé, un grand show, “américain”. Et c’est vrai que la disposition de la salle, avec une scène centrale en forme d’hexagone, le grand écran en arrière-plan, avait quelque chose de penser à une assemblée présidentielle américaine. La lumière, très travaillée, le décor, jusque dans le discours du candidat à la présidentielle, avaient de quoi impressionner. Impressionnante est l’entrée d’Emmanuel Macron, dans une bande originale, tout ce qu’il faut d’épique pour une campagne présidentielle. Lumières de Bengale, marche et acclamations de la salle pour le soutien. Les ragots et les vrais fans de rugby diront qu’il n’a pas été difficile de rendre la Paris Défense Arena plus populaire que lors du Racing 92, qui est l’antre du Top 14. Jeunes avec Macron, très nombreux, mais un peu seuls dans la claque, traité là-bas, dans une salle étonnamment pas pleine. La campagne macroniste a-t-elle paru plus ou moins large en choisissant la plus grande salle d’Europe (jusqu’à 40 000 places) face au Palais omnisports de Bercy (20 000 places) ?
Pied gauche
Emanuel Macron a également vu un excellent niveau de parole : plus de deux heures. Finalement, le président de la République, peu présent dans la campagne, a choisi de concentrer ses interventions en y consacrant du temps : il avait déjà passé près de quatre heures en conférence de presse le 17 février. Après avoir penché franchement à droite ce jour-là (RSA conditionnel, départ à 65 ans, etc.), Emmanuel Macron semblait jouer sur un autre record ce samedi. Il a dénoncé les inégalités qui prévalent dans le pays. Dans une forme de diptyque qu’il répétait de nombreuses fois et qui commençait toujours par « je ne résoudrai jamais » et se terminait la plupart du temps par « c’est injuste ! Il est parfois qualifié d’arrogant, et alors que l’étiquette de “président des riches” revient en faveur de l’affaire McKinsey, Emmanuel Macron a peut-être voulu montrer qu’il n’avait rien perdu de sa capacité de ressentiment. Exemple : « Je ne déciderai jamais qu’on peut faire des économies au détriment des Français les plus précaires. “Il n’y a pas de place pour la subtilité : ce samedi, le candidat à la présidentielle a dû renforcer sa jambe gauche. “Simultanément” est original en ce qu’il est généralement divisé entre des rangées de supports qui penchent vers la droite et d’autres qui penchent vers la gauche. Les deux se mélangent rarement. Pour enfoncer le clou, Emmanuel Macron a bombardé clairement, l’air de ne pas y toucher, les grands slogans de la gauche. « Il n’y a rien de plus puissant que la puissance tranquille de la fraternité », comme un clin d’œil à Mitterrand 1981. « Une France unie c’est ce qui se voit en face, dans sa pluralité », comme Mitterrand 1988. Et avec « la mobilisation c’est maintenant, le combat c’est maintenant”, on n’était plus trop loin du “Change is now” de Hollande en 2012.
Restriction du barrage
Mais ce n’était pas la chose la plus étrange. Rappelant le scandale des Ehpad, Emmanuel Macron est allé jusqu’à lancer un “nos vies valent plus que leurs profits”, le célèbre slogan d’Olivier Besancenot et Philippe Poutou au NPA. Pour faire bonne mesure face à Jean-Pierre Rafarin, Eric Wirth, Dominique Perben ou Christian Estrozi, ses partisans de droite actuels, Emanuel Macron a pourtant défendu le report de sa retraite à 65 ans et insisté sur le fait qu’il faudrait “notre dette”. à partir de 2026″. Car si l’on ne s’inquiète pas trop de l’issue de l’élection, le récent resserrement des intentions de vote entre lui et Marin Le Pen, même au second tour (jusqu’à au moins cinq points en faveur du titulaire) a tout de même dû me mettre en garde. : que se passerait-il si la gauche manquait un peu au barrage le 26 avril ?
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Emanuel Macron a qualifié – bien entendu sans les nommer – ses adversaires, à l’issue de la rencontre : “d’extrémistes” et de “haine”. Refusant de donner des leçons de morale aux électeurs d’extrême droite, il a également nié l’avilissement des idées et propos extrémistes dans les médias : “Je suis contre le politiquement correct et la misère politique. “Avoir fait le tour de ses mesures sociales, c’était peut-être une manière de rappeler à la gauche qui hésite sur cette restriction qu’elle s’est fixée comme stratégie depuis cinq ans : c’est ça ou le déluge. “C’est la lutte pour le progrès contre le repli, la lutte pour le patriotisme et l’Europe contre les nationalistes”, a décrit Emmanuel Macron. Fondamentalement, les choix d’avril sont simples. Peut-être simpliste.