A Toulouse, place du Capitole et sous un ciel d’orage, Jean-Luc Mélenchon a forgé pendant une heure et demie qu’”un autre monde est possible”. Comme en 2012 et 2017, le candidat de l’Union populaire a lancé le dernier sprint de la campagne présidentielle en se tenant dans la ville rose, “le pays de la gauche et des républicains espagnols”. Dès 1981, c’est au Stadium de Toulouse que François Mitterrand avait achevé sa campagne. En 2017, ils étaient plus de 50 000 à la Prairie des Filtres, en bord de Garonne, à venir soutenir et entendre la candidate de La France insoumise. Cette année-là, à Toulouse, M. Melanson avait battu Emmanuel Macron au premier tour, avec un score de 29,16 % contre 27,27 %, loin devant Marin Le Pen et ses 9,37 %. En introduction de l’après-midi, devant environ 20 000 personnes, Aurélie Trouvou, l’ancienne présidente d’Attac, a appelé à “battre Le Pen, transformer l’essai et exclure l’extrême droite”. Immédiatement après Mouss et Hakim, les anciens membres du groupe Zebda de Toulouse, ont tenté de réchauffer l’espace au son de “Motivated !”. Pour sa troisième candidature, M. Mélenchon a commencé solennellement son discours : « Nous avons de la chance, nous Français, d’avoir des élections décisives, voire à certains égards absurdes, puisqu’il confie tant de pouvoir à un homme unique. “Mais l’occasion se présente”, a-t-il déclaré. L’occasion de “réformer ce pays par le haut dans un contexte de crise mondiale”.
“Le danger d’une grande éclipse du débat”
Concentrant d’abord ses attaques sur le Président de la République – “Moi quand je suis allé à l’Arena [en référence au meeting d’Emmanuel Macron, samedi], pour le concert de Pink Floyd, était plus plein et moins planant ! – Le député de Bush-du-Ron a établi un record de “chômage en hausse, désindustrialisation, baisse du pouvoir d’achat pour plus de 9 millions de pauvres, suppression de 17 000 lits d’hôpitaux”.
La semaine dernière, le directeur de campagne toulousain Manuel Bompard a déclaré au Monde que “personne ne devrait être comparé aux campagnes précédentes. On se rend compte qu’une personne sur trois ne connaît même pas la date du premier tour, a-t-il regretté. L’objectif est la mobilisation, notamment dans les quartiers populaires, et bien sûr la victoire de Lepen. »
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Le candidat a insisté sur ces points, avant de dérouler son programme : “J’ai écouté la petite musique de la résignation : il y a danger d’une grande éclipse du débat. J’espère, quelles que soient les opinions des gens, que pour leur propre dignité, pour le respect d’eux-mêmes, ils n’encourageront pas une société destructrice de mensonge et de tabagisme. »
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