C’est une évolution dramatique, mais il n’est pas certain que des manœuvres minutieusement préparées sauvent le Premier ministre pakistanais. Imran Khan, qui a perdu sa majorité à l’Assemblée nationale ces derniers jours, avec l’apostasie de ses alliés et des membres de son propre parti, a appelé à des élections anticipées dimanche 3 avril. Les législateurs devaient examiner une motion de censure déposée par l’opposition pour jeter l’ancienne gloire du cricket lorsque le vice-président de l’Assemblée nationale Qasim Suri, l’un de ses partisans, a refusé d’enregistrer le vote, déclarant la motion inconstitutionnelle parce qu’il la soutenait. par une “puissance étrangère”. Lire aussi : Article pour nos abonnés Au Pakistan, le Premier ministre Imran Khan s’apprête à partir
Quelques minutes plus tard, dans un discours à la nation, M. Khan s’est dit victime d’un complot international et a annoncé qu’il demandait au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser des élections générales. “Préparez-vous pour les élections. Aucune force corrompue ne décidera de l’avenir du pays. “Les gens décident qui ils veulent au pouvoir”, a-t-il déclaré.

Re-légitimez-vous aux urnes

Le président de la République, Arif Alvi, exécuté sans effort. La chambre basse a été dissoute. Le Premier ministre devra accélérer le travail au jour le jour jusqu’à ce que les élections aient lieu dans un délai maximum de quatre-vingt-dix jours, un an avant l’échéance habituelle – les élections législatives étaient prévues au printemps 2023. Déçue, l’opposition a décidé de s’emparer de la Cour suprême, qui pourrait connaître de l’affaire dès le lundi 4 avril. “Cette date restera dans notre mémoire comme un jour sombre dans l’histoire constitutionnelle du Pakistan. “La démocratie a été blessée et a été blessée de manière très, très brutale”, a déploré Shahbaz Sharif, chef de la Ligue musulmane du Pakistan, qui avait été présenté comme le favori pour remplacer Imran Khan si la motion de censure aboutissait. A 69 ans, ce dernier, échappant à l’humiliation du vote de défiance, espère retrouver sa légitimité par les urnes. L’opération est dangereuse. Arrivé au pouvoir en 2018 avec le soutien de l’armée, il n’a pas tenu ses promesses de relancer l’économie en faveur des pauvres, de créer des emplois pour les jeunes, de mettre fin à la corruption endémique qui dévore le pays, de ne pas recours aux emprunts étrangers. Le Pakistan s’affaiblit après une grave crise économique, caractérisée par le chômage et une inflation record (plus de 12 % cette année), notamment dans l’alimentation et l’énergie, l’affaiblissement de la roupie et l’effondrement de la dette. Les classes pauvres et moyennes sont les premières victimes. Il ne vous reste plus qu’à lire 59,1% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.