Des mots pour dire le moins que vous avez remarqués. Joe Biden a attaqué de front et à plusieurs reprises Vladimir Poutine samedi, le qualifiant de “boucher” et de “dictateur” lors d’une rencontre avec des réfugiés ukrainiens puis de son discours à Varsovie. Le président américain a également déclaré que son homologue russe ne devrait pas « rester au pouvoir » avant que la Maison Blanche ne caractérise ses déclarations. Un changement de ton sans précédent depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. D’abord, parce que le 46e président des États-Unis est le seul, pour des raisons militaires, économiques et politiques, à s’offrir le luxe de s’exprimer ainsi.

“Le seul qui peut” attaque Poutine

Ces attaques pourraient être faites “parce qu’il le peut et qu’il est le seul au pouvoir”, estime Anthony Bellanger, conseiller politique international de BFMTV. “Je vous rappelle que la différence entre le budget militaire des Etats-Unis et celui de la Russie est de un à dix”, a d’abord déclaré le conseiller. Ainsi, le résident de la Maison Blanche répond aux défis de la Russie et rétablit un rapport de force. Anthony Bellanger y voit également un argument économique qui rend ces constats possibles, soulignant que « les États-Unis n’ont pas en avance aucune relation commerciale sérieuse avec la Russie et ne peut se passer d’aucun de leurs produits ». Enfin, il estime que “Joe Biden veut revenir au centre du jeu”. C’est pourquoi le chef de l’Etat “explique que la guerre va durer, donc ce n’est pas le moment des négociations, (…) il est temps de faire monter les enchères” et de répondre “par la parole” aux “réels et physiques violence de Vladimir “Poutine”, selon le conseiller.

“La voie de la diplomatie” pour les Européens

Pour des pays comme la France ou l’Allemagne, membres comme les Etats-Unis de l’OTAN, une telle sortie s’avérerait en revanche plus dangereuse. “Les Européens ont Vladimir Poutine pour voisin”, rappelle Anthony Bellanger. Dès lors, “nous choisissons la voie de la diplomatie”, analyse-t-il. Alors que l’Union européenne a pris un certain nombre de mesures drastiques pour frapper l’économie russe au cœur, nombre de ses États membres restent dépendants de l’approvisionnement énergétique russe. Le président des Etats-Unis a adopté samedi un ton particulièrement dur envers Vladimir Poutine, condamnant fermement l’invasion de l’Ukraine. “Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir”, a-t-il supplié avant que la Maison Blanche ne se calme, affirmant que Joe Biden n’avait pas appelé à un “changement de régime” en Russie. Des mots que la Russie n’a pas appréciés. Un porte-parole du Kremlin a appelé samedi le président américain à rester “réfléchi”, qualifiant ses attaques contre Vladimir Poutine d’”insultes personnelles”.