Jean-François Carenco, président de la Commission de régulation de l’énergie, a appelé les industriels, les collectivités et les particuliers à faire des efforts pour réduire le chauffage, la climatisation et l’éclairage. Ce message est-il encore entendu en France ? On sait à quel point la hausse des prix de l’énergie est dommageable pour des millions de Français. Je leur dis : nous vous protégeons. Avec le président de la République et le Premier ministre nous avons pris des décisions fortes très tôt, nous l’avons anticipé. Depuis l’automne 2021, nous avons gelé le prix de l’essence. En février, nous avons réduit l’augmentation du prix de l’électricité à 4 %. Sans cette décision, les factures d’électricité françaises auraient augmenté de 40 %. Depuis hier, le chèque énergie de 150 euros en moyenne a été distribué à près de 6 millions de Français. A partir d’aujourd’hui, les Français bénéficient d’une remise de 18 cm par litre de carburant dans les stations-service. On sait que de nombreux Français n’ont d’autre choix que de prendre leur véhicule pour se rendre au travail et pour leurs déplacements quotidiens. La force du gouvernement est en effet la protection des ménages et des entreprises face à la hausse des prix de l’énergie. De plus, la proposition de Marin Le Pen de réduire la TVA sur le carburant ne profiterait pas aux entreprises car elles ne la paient pas. En revanche, la remise sur le carburant profite à tout le monde ! Vous renouvelez votre appel à une consommation modérée de nos ressources ? Absolument. C’est le bon chemin. Mais avant de demander aux Français de faire des efforts, l’Etat doit montrer l’exemple en faisant plus attention à sa consommation d’énergie, par exemple dans les bâtiments publics. Combien de temps cette situation peut-elle durer ? Combien de temps durera l’indemnisation de l’État ? L’année difficile est 2022. C’est l’année du choc énergétique et l’année où l’on cherchera des solutions alternatives pour l’approvisionnement en gaz russe et en diesel russe. Il est temps de protéger les Français. C’est pourquoi le président de la République a annoncé la prolongation de la mesure de gel du prix du gaz jusqu’à fin 2022. Quant aux prix des carburants, le Premier ministre a demandé de réfléchir à un dispositif ciblé qui apportera davantage de soutien aux gros usagers et ceux dont le véhicule est un outil de travail. Nous avons commencé ce travail, il y aura des clients potentiels après les élections, si les Français nous font confiance. Comment comptez-vous atténuer le choc de l’inflation ? Êtes-vous en contrôle? Je ne crois pas à une spirale inflationniste en France ou en Europe. Aujourd’hui, l’inflation c’est avant tout les prix de l’énergie. Le choc est brutal : les prix de l’essence ont été multipliés par dix. Ceci est comparable au choc de 1973, lorsque les prix du pétrole ont quadruplé. Mais la réponse ne sera pas la même, précisément parce que nous voulons éviter d’alimenter la hausse des prix. Nous privilégions donc une réponse ciblée dans le secteur de l’énergie, coordonnée entre les pays européens, pour atténuer le choc et protéger nos compatriotes. Nous avons aussi des systèmes sociaux très protecteurs en France. La plupart des prestations sociales sont ajustées en fonction des prix et notre salaire minimum augmente au cours de l’année si l’inflation est élevée. Cela conduira à une augmentation de plus de 30 euros nets du salaire minimum à partir du 1er mai. D’ici fin 2023, nous devrions être revenus à des niveaux d’inflation plus raisonnables : probablement autour de 2 %. Ce niveau plus élevé que les années précédentes s’explique par le coût du changement climatique et la délocalisation des chaînes de valeur. Quand vous délocalisez la production en France ou en Europe, c’est une bonne politique, mais votre production est un peu plus chère que celle des produits importés. Alors dites aux entreprises, adaptez-vous maintenant ! Nous devons tous apprendre des effets de ce choc énergétique et accélérer le changement climatique. Mais nous ne laisserons pas les entreprises ou les ménages relever seuls ce défi. Nous voulons les accompagner dans cette transition parfois difficile. C’est pourquoi, par exemple, nous avons conservé le bonus de 6 000 € sur les véhicules électriques. MaPrim Renov’ est un grand succès, nous avons élargi ce système. Pour financer cette transition énergétique, nous utiliserons toutes les recettes fiscales issues des taxes sur les énergies fossiles. Pensez-vous que les entreprises ont fait le travail d’accompagnement des salariés ? Depuis cinq ans, l’Etat a fait sa part pour soutenir et protéger le pouvoir d’achat des Français. Il l’a fait d’abord en donnant du travail aux Français. Les entreprises privées ont créé plus d’un million d’emplois depuis 2017, grâce à la politique gouvernementale. Soutenir le pouvoir d’achat, c’est faire en sorte que ce projet soit plus performant grâce aux mesures prises par Emmanuel Macron. Allocation d’activité majorée de 100 euros, réduction de charges sur tous les salaires en 2017, prime défiscalisée qui sera triplée en cas de réélection Président de la République, réduction d’impôt sur le revenu. Tous ces dispositifs permettent au travail de payer plus et d’améliorer le pouvoir d’achat. Permettez-moi également de rappeler notre action pendant la crise du Covid. L’État payait les salaires de millions de Français. Si ce n’est pas de la protection du pouvoir d’achat, je ne sais pas comment ça s’appelle ! Emmanuel Macron était le président du pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat s’est amélioré avec le travail. Encouragez-vous les entreprises à soutenir financièrement leurs salariés ? Les entreprises à marge doivent-elles mieux accompagner leurs salariés ? Oui! Encourageons-les à le faire sans aucune obligation légale ou réglementaire. Dès 2017 nous les incitons à redistribuer davantage lorsqu’ils réussissent en supprimant le forfait social pour les médias. Ainsi, plus de 2 millions de salariés bénéficient désormais d’un accord d’intéressement. J’appelle également toutes les entreprises à utiliser l’outil de la prime défiscalisée, qui peut aller de 2 000 à 6 000 euros pour toutes celles qui ont un accord d’intéressement avec leurs salariés. Qu’en est-il de la dette ? Se tourne… La dette est à 112,9%. Il devrait être à 115%, il est plus bas parce qu’on a une croissance plus forte et parce qu’on a créé plus d’emplois en 2021. C’est bien le résultat du succès de la politique économique d’Emanuel Macron. Utiliser la dette pour protéger les ménages et les entreprises pendant la période Covid était une décision sage, responsable et délibérée. Si on ne protégeait pas les entreprises avec des prêts garantis par l’État et le fonds de solidarité, on n’aurait pas une dette de 112% mais probablement de 120 ou 125, car l’économie se serait effondrée. Nous aurions perdu des deux côtés, en finance et en finances publiques. Nous réduirons la dette publique dans les années à venir. Le chef de l’Etat l’a confirmé : en 2027, nous reviendrons à un déficit public inférieur à 3 %. Un mot lié à l’Ukraine. Les grosses équipes françaises veulent rester sur le terrain, désapprouvez-vous cette approche ? Je ne demande qu’une chose aux entreprises françaises, respecter strictement et strictement les sanctions imposées au niveau européen. Les sanctions relèvent de la responsabilité des États et ils évaluent lesquelles sont les plus efficaces. Au cours de la campagne deux mesures ont émergé, le RSA et l’obligation de travailler des heures et de prendre sa retraite à 65 ans. Êtes-vous à l’aise avec ces deux projets ? Sûr! Au RSA, il y a une certaine forme de lâcheté à se contenter de s’assurer que 50 % des allocataires n’ont pas d’aide et que près d’un tiers des ayants droit n’en perçoivent pas. Que voulons-nous faire du RSA, nous donner bonne conscience ou permettre aux allocataires de retrouver du travail ? Notre ambition est que tous les bénéficiaires puissent trouver du travail. Pour cela, il faut les accompagner, les former, les qualifier et, parfois, corriger des chocs personnels ou psychologiques. Ces 15 ou 20 heures de formation ou d’accompagnement leur permettront de reprendre pied dans le monde du travail. Avec la retraite à 65 ans, je dis depuis des années que cela devrait être une priorité absolue. C’est la condition pour sauver notre système de retraite par répartition. C’est la condition de la solidarité entre…