La chanson des partisans
En regardant cette photo, les optimistes diront qu’Anne Hidalgo a quelques partisans. Les pessimistes objecteront que si tout le monde est là, sur scène, leur soutien ne pèsera pas sur les urnes… Samedi, le candidat PS à la présidentielle s’est réuni à Toulouse. Elle en profite pour demander la reconstruction de l’école publique, la reconstruction des hôpitaux, le rétablissement de la taxe foncière, avant de demander à ses compagnes de venir chanter Marseille avec elle. Autour de la mairie de Paris, il y en avait donc dix-sept. C’est déjà ça. Lire aussi : Article pour nos abonnés A Toulouse, derrière la campagne d’Ann Indalgo, les socialistes préparent l’après-présidentielle
floraison printanière
Parmi les chanteurs venus soutenir Anne Hidalgo lorsqu’ils ont poussé la chansonnette, Carole Delga n’est pas passée inaperçue. Le président de la région Occitanie, appelé à jouer un rôle de premier plan dans le futur gouvernement du candidat avec 2 % dans les sondages, vêtu d’une robe de soie saisissante, rappelle que les imprimés fleuris sont apparus au VIIe siècle. A cette époque, l’invention de la gravure sur bois permet aux artisans chinois de reproduire des motifs floraux, notamment des pivoines, sur de la soie.
Pince d’urgence
Du côté de Carole Delga, la présence de Patrick Kanner a été remarquée en deux points. D’abord, parce qu’elle a mis en lumière l’absence d’autres actualités du PS. Alors pourquoi a-t-il permis la restauration d’un accessoire de plus en plus rare. Le dernier homme politique important qui a osé porter la pince à cravate est, à notre connaissance, François Hollande. Il y a quelques années, le président y avait eu recours pour apprivoiser une égalité et calmer le coup de Hollande. Pour conclure que la pince à cravate est l’accessoire des situations désespérées ? Lire aussi La cravate, sur tous les cous
LISTE DE CONTRÔLE
Deux vendeurs de télévision discrets ont également été retrouvés sur scène samedi soir. S’agissait-il de rappeler à Anne Hidalgo l’essentiel de son discours ou les propos de Massalez ? En l’absence de réponse, ces télétravailleurs rappellent qu’il fut un temps où le soi-disant Donald Trump considérait leur utilisation par Barack Obama, alors président des États-Unis, comme illégale et inconstitutionnelle. C’était en 2009. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, Trump a changé d’avis et les a utilisés. Cela ne l’a pas empêché de dire des bêtises.
Rouge comme espoir
Enfin, comment ne pas remarquer la présence omniprésente de ce rouge qui renvoie plus à la couleur du théâtre qu’au socialisme ? C’est au début du XIXe siècle que le rouge devient officiellement la couleur des spectacles. A une époque où les lumières restaient allumées dans les représentations, cette couleur vive permettait de donner au décor une dimension dramatique supplémentaire et surtout de rendre plus visibles les acteurs sur scène. Les optimistes diront que ce rouge est une bonne idée pour Anne Hidalgo. Les pessimistes disent qu’il est un peu tard pareil.
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Marc Beauge (Revue)