La course de karting de la prison de Fresnes a-t-elle été financée par les contribuables, comme le prétendent des députés d’extrême droite ? franceinfo : Ces types d’événements sont-ils fréquents ? Sébastien Nicolas : Cet événement est un peu inhabituel, mais les activités et événements similaires en prison sont très fréquents, pour une raison simple, qui est que la loi nous demande de développer de nombreuses activités en prison, car la réinsertion ne passe pas seulement par l’école et le travail , mais aussi des activités sportives, des activités éducatives, des activités culturelles, qui visent toutes à la réinsertion des détenus. Qui organise ce genre de projet ? Généralement, les directeurs des établissements et les partenaires se réunissent pour des projets. Evidemment, le dirigeant doit faire son VRP, en général, dès sa prise de fonction pour bien connaître le web associatif local et trouver des partenaires pour monter ce genre d’activité. Parfois, les partenaires se présentent. Ils peuvent également nous être adressés par les services pénitentiaires d’insertion et de probation, l’Éducation nationale ou d’autres établissements œuvrant autour de la prison. Une fois le partenaire trouvé, nous nous assurons de sa fiabilité. Dans ce cas, le club Kohlanness [organisatrice de ces épreuves] il avait déjà travaillé avec la police nationale, ça avait plutôt bien marché. Après tout, le but de l’entreprise était caritatif. Vous vérifiez également si l’activité proposée par le partenaire répond aux objectifs que vous poursuivez : réinsertion des détenus, récolte de fonds pour des œuvres caritatives, projeter l’image de la prison… Ensuite, vous vérifiez si l’activité est faisable dans un contexte carcéral. Si tel est le cas, le projet est validé par la hiérarchie puis les participants sont sélectionnés. En général, ce sont des détenus qui ont adopté un bon comportement, qui ne sont pas criminels, qui ne sont pas avertis. Il s’agit de récompenser un public généralement éligible à une licence, pour un certain nombre d’établissements, pour avoir fait les efforts nécessaires pour rejoindre la réservation. Peut-on se passer du feu vert de l’administration pénitentiaire ? Cela dépend de la taille du projet. Dans les petits projets il reste au niveau de la mise en place et de la gestion du service pénitentiaire d’insertion et de surveillance. Lorsque les projets sont de plus grande envergure, une validation de gestion interrégionale peut être demandée. Comprenez-vous la polémique actuelle ? Cette polémique sert tout le monde. Vous pouvez faire en sorte que des images comme celles-ci disent tout et n’importe quoi, sorties de leur contexte, sans explication. “On est dans une logique caritative, ça ne se fait pas comme ça, pour amuser les prisonniers. Quand on diffuse ce genre d’images, il faut pouvoir l’expliquer et le confirmer, sinon on peut créer la polémique.” Sébastien Nicolas, secrétaire général de l’administration SNP-FO chez franceinfo En même temps, on peut comprendre, quand de telles images ne sont pas expliquées, que les citoyens soient choqués, c’est évident. Je vous rappelle que trois clubs ont bénéficié des fonds récoltés lors de cet événement.