• Lire aussi : Hausse des cas de violence contre les arbitres • Lisez aussi : [VIDÉO] L’annonceur de House poursuit l’arbitre sur la glace Le premier événement a eu lieu en début de saison. Lors d’un match de sa formation, les Voiliers d’Aylmer, David, 14 ans, s’est fait surnommer “The N Word”. L’un de ses coéquipiers a également reçu l’ordre de “retourner dans son pays”. Face à ce genre d’insulte pour la première fois, le jeune hockeyeur et sa mère avaient alors décidé de laisser passer. Cependant, un incident similaire s’est produit à nouveau le 23 novembre, contre le même groupe. Lors de la poignée de main standard à la fin d’un match, un jeune homme de l’équipe adverse s’est à nouveau adressé à David avec le même mot “N”, sauf “chacal”. “Dans la voiture, après le match, on tremblait”, se souvient sa mère. Avec l’aide de l’entraîneur de l’équipe Sean Hunter, une plainte officielle a été déposée auprès de l’Association de hockey mineur d’Ilmer (AHMA). Le mail envoyé à l’Association explique la situation et ajoute le témoignage d’un coéquipier de David qui était proche de lui lors de la poignée de main et qui a entendu les propos racistes qui lui étaient adressés. “On nous a alors dit qu’ils ne pouvaient rien faire parce que personne n’écoutait”, a-t-elle déclaré. Cependant, un jeune homme l’a entendu mais il semble que cela vienne de l’arbitre. En même temps, les jeunes ne sont pas bêtes, ils ne traiteront pas un autre joueur de n** devant un arbitre”, fustige Mme Deselliers. Pour des raisons obscures, ces informations transmises à l’AHMA n’ont pas été transmises à l’Association de hockey La Lièvre de Gatineau (AHMLG), qui accueillait le match sur son territoire. “Je n’ai jamais eu cette information”, a déclaré le président Vincent Brett Guy. Avec cela en main, nous aurions pu poser des gestes concrets. Je ne m’arrêterai jamais au papier de l’arbitre. Si nous savions qui était le joueur et qu’un de ses coéquipiers l’avait vu, nous aurions agi. “Mais nous ne le savions pas.” Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Avez-vous un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous à [email protected] ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP. La chute aussi Le 8 mars, les Voiliers affrontent à nouveau l’équipe contre laquelle les deux premiers incidents ont eu lieu. Pendant le match, un joueur crie à David Godwin : “Skate, criss of n***.” Le jeune homme est rassasié. Il panique et sert un échec illégal et dangereux à un adversaire. David est alors expulsé de la réunion. Après le match le manager de l’équipe adverse se rend au vestiaire des Voiliers. Il tient à les prévenir : à l’extérieur de l’arène, le père du joueur illégalement battu par David Godwin l’attend. “Il a été expulsé parce qu’il se disputait avec l’entraîneur de son fils. Le gérant est venu nous voir pour nous dire d’attendre avant de partir car il avait peur que le père fasse quelque chose de dangereux. Inquiet, l’entraîneur des Voiliers a décidé que tous les joueurs de son équipe devraient sortir par la porte arrière de l’aréna pour éviter le débordement, une scène que l’entraîneur décrit dans une autre plainte qu’il a faite à la ligue. “Je peux vous dire que ce n’est pas agréable de devoir sortir son fils par la porte arrière de l’arène parce qu’un père veut le frapper.” Là encore, les versions diffèrent. M. Brett-Guy explique que, selon la version qui lui a été racontée et confirmée par d’autres témoins, le père du joueur s’était rendu à l’hôpital avec son fils. L’appel du manager pour sortir les joueurs de la sortie arrière visait principalement à empêcher de nouveaux débordements, après un match très mouvementé. Une autre plainte futile Suite à la plainte, AHMLG et M. Brett-Guy ont été informés et ont organisé une rencontre avec les parents et les joueurs de l’organisation. “Évidemment, aucun jeune n’a admis que les propos venaient d’eux. Par contre, on a prévenu tout le monde qu’à la prochaine infraction, c’était une pause pour la saison. Comme si cela ne suffisait pas, le 23 mars, les deux équipes se sont à nouveau rencontrées. Aucun commentaire raciste n’a été adressé à David lors de ce match, mais le jeune homme affirme avoir été insulté par le père du joueur qui s’est blessé lors du dernier match. Une information qui a une nouvelle fois été démentie par Vincent Brett-Guy. “Nous avons tout en vidéo et cela ne s’est pas produit. Cependant, il n’est pas exclu que d’autres parents aient pu insulter le joueur. L’AHLMG a officiellement lancé une enquête sur les allégations de David Godwin car, même si les versions diffèrent, “il n’y a pas de fumée sans feu”, a-t-il déclaré. “Nous avons maintenant les noms et numéros de joueurs qui auraient fait de tels commentaires racistes. On va prendre le temps de faire connaissance avec eux et maintenant on a plus de jus pour se confesser. Le problème, c’est que si on a des revendications mais que personne n’en a entendu parler, on ne peut pas aller plus loin. “Maintenant, nous avons ce dont nous avons besoin”, a-t-il déclaré. Hockey Outaouais n’a pas répondu à nos nombreux appels. De son côté, Hockey Québec a assuré dans un communiqué avoir demandé à la fédération d’Utahwa de leur remettre un compte-rendu détaillé des événements.