Il clame son innocence depuis neuf mois. Cédric Jubillar, qui est toujours en garde à vue après avoir été mis en examen pour meurtre aggravé, a de nouveau été interrogé le 11 février par les enquêteurs. L’occasion pour ce dernier d’interroger le mari de Delphine Jubillar sur les déclarations de son ancien détenu à qui, selon lui, il aurait fait confiance à plusieurs reprises pour le sort de l’infirmière, ignorée depuis décembre 2020. “Il m’a toujours demandé ce que j’avais fait au corps parce que j’en étais responsable”, a confirmé Cédric Jubillar devant les juges.
Des aveux à un détenu qu’il conteste
Cédric Jubillar leur a avoué avoir dit beaucoup de choses à son ancien détenu sur l’affaire. “Je lui ai expliqué une fois en riant que j’avais placé le cadavre près de la ferme, oui”, a-t-il expliqué, “après avoir exposé les petits détails de la recherche au niveau de l’amant oppressant. Plusieurs petits détails comme celui-ci, je peux vous assurer que je l’ai dit sept ou huit fois, peut-être plus. Je lui ai parlé parce qu’il m’a posé des questions.” Quels détails ? “L’évolution de ceux qui étaient dans ma maison ou ceux dans le placard de ma femme, des choses comme ça”, a répondu Cédric Jubillar. “Ça me fait passer le temps”, dit-il. Lors de ses auditions, l’ancien détenu avait donné des détails sur l’après-midi de la disparition de Delphine, information qu’il aurait reçue de Cédric. “Vous me demandez s’il invente, je réponds oui, afin de m’incriminer encore plus, pour qu’il soit libéré, puisque c’est ce qui s’est passé”, a déclaré Cédric Jubular aux juges. Ce dernier lui a alors demandé quel était son intérêt à ce que son ancien détenu vienne parler aux autorités après sa sortie de prison. Cédric explique qu’il “n’en a aucune idée”.
“Je n’ai pas tué le Dauphin”
“Il invente aussi là-bas”, a encore dit Cédric Jubillar, lorsque les enquêteurs rapportent que son ex-compagne a déclaré avoir retourné et déchargé le corps de Delphine. Mensonge encore, selon lui, pour avoir utilisé un hypothétique couteau ou une voiture blanche pour transporter le corps de sa femme. Vient ensuite la question de savoir où se trouve le corps de l’infirmière. Cédric Jubillar a expliqué aux enquêteurs qu’il avait plaisanté avec son ancien détenu à ce sujet. Ce dernier affirme qu’il aurait enterré le corps près d’une ferme non loin de la maison familiale et qui a été incendiée après la disparition de Dolphin. “Je n’ai pas tué Delphine, du coup je ne comprends pas pourquoi elle dit ça”, a répondu Cédric Jubular. “On racontait des blagues, on parlait de bêtises pendant au moins un quart d’heure.” “Quand ils vous posent la même question pour la 500e fois et que vous êtes innocent au bout d’un moment, vous dites des bêtises, et c’était ma connerie”, a-t-il ajouté, expliquant qu’ils étaient manipulés par l’ancien condamné. . “J’ai dit des bêtises. Je suis innocent et je continuerai à déclarer mon innocence”, a-t-il répété.
“J’en ai marre d’être la cible et j’espère que tu regardes ailleurs”
Cédric Jubillar leur a aussi dit qu’il ne parlait “pas si mal de Delphine et je ne l’ai certainement pas traité de “salope” ou l’autre”, et qu’il y avait “toujours un minimum de respect”. “Je disais qu’il était de retour sur les réseaux”, a-t-il toutefois admis. Dans des lettres à Séverin, son nouvel associé, Cédric Jubillar a avoué qu’”il en avait marre d’être lu et que tout le monde le lisait trop. Je voulais lui envoyer des mots vulgaires sur notre relation à l’extérieur et que tout le monde puisse lire. […] “C’était pour envoyer des mots durs à mon partenaire et en même temps pour insulter les gendarmes.” Pourquoi insulter la police ? “J’en ai marre d’être la cible et j’espère que vous regardez ailleurs”, a-t-il répondu. Les juges ont fini par l’interroger sur les déclarations de Séverin lors de sa garde à vue, lorsqu’il a dit qu’il ne cherchait pas vraiment Dolphin et qu’il lui avait parlé de la ferme qui avait brûlé. “J’ai répondu par l’absurdité”, s’est défendu Cédric Jubular. “Je lui ai dit à chaque fois qu’elle m’a posé la question, je lui ai répondu comme ça […] Tu me demandes pourquoi il me posait si souvent la question, je te réponds pour essayer de me comprendre, peut-être parce qu’il avait des doutes, je ne sais pas. Mélanie Vecchio avec Hugues Garnier