C’est un rappel massif des produits Kinder que la marque Ferrero a été contrainte d’orchestrer. Deux semaines avant Pâques, plusieurs centaines de tonnes de chocolat tombent. Question : Un lien “potentiel” avec l’infection à la salmonelle, a indiqué lundi le groupe italien. “Ces rappels font suite à une épidémie de salmonelle dans plusieurs pays européens”, précise Santé publique France. Le Figaro rend compte de cette bactérie qui peut provoquer des infections d’origine alimentaire généralement bénignes mais pouvant être très graves dans certains cas. Lire aussi : Cela ne devrait plus jamais arriver : des parents d’enfants hospitalisés s’arrangent pour porter plainte contre Buitoni

D’où vient la salmonelle ?

Du nom du vétérinaire américain qui les a découvertes, Daniel Elmer Salmon, ces bactéries, responsables d’une maladie appelée salmonellose, proviennent généralement du système digestif de l’animal. Si le froid ralentit leur croissance, il ne les tue pas. La chaleur, oui. Souvent, c’est une violation des règles d’hygiène qui provoque la contamination de l’alimentation humaine. La croissance de la salmonellose dépend également du type de bactérie (la famille Salmonella est nombreuse) et de la quantité absorbée.

Dans quels aliments se trouvent-ils ?

Une grande variété d’aliments, consommés crus, crus ou contaminés après cuisson, peuvent être source de contamination : produits carnés comme la charcuterie, les œufs ou le lait cru, dont certains fromages. Plus rarement, l’infection peut résulter de la consommation de fruits frais ou de légumes crus infectés par des excréments d’animaux. Le lait en poudre contaminé peut également provoquer des salmonelloses chez les nourrissons et les jeunes enfants, comme en témoigne la crise du lait infantile contaminé par Lactalis en 2018 en France. Enfin, les salmonelles présentes dans les déjections animales peuvent contaminer les pâturages, le sol et l’eau puis y survivre plusieurs mois. L’environnement et l’eau non traitée peuvent donc aussi être des sources de pollution, ajoute l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). La contamination de l’homme par des aliments contaminés (95% des cas) peut se propager à un ou plusieurs pays si un aliment contaminé est largement disponible sur le marché. Une épidémie de crème glacée qui a touché 224 000 personnes aux États-Unis en 1994, note l’Institut Pasteur sur son site Internet. En France, l’une des grandes épidémies, dont la cause reste inconnue, aurait touché au moins 25 000 personnes fin 1985, selon la même source.

Combien de cas de salmonellose sont détectés chaque année ?

La salmonellose est la deuxième cause d’infections gastro-intestinales chez l’homme après campylobacter et la première cause d’infection alimentaire en Europe avec 91 857 cas confirmés en 2018, soit un taux de 20,1 cas pour 100 000 habitants, selon les données de l’Institut Pasteur. En France, la salmonelle est le premier agent pathogène confirmé en cas d’intoxication alimentaire collective (AIT). En 2015, il représentait 48 % des foyers pour lesquels un agent pathogène a été confirmé, précise l’Anses. Cependant, le nombre de cas où ces bactéries ont été isolées est en baisse constante dans l’Union européenne depuis 2001.

Quels sont les symptômes?

Les symptômes de la salmonellose apparaissent en moyenne après un à trois jours d’incubation. Il s’agit le plus souvent de gastro-entérites parfois aiguës : diarrhées et crampes au niveau du ventre, fièvre légère et même vomissements.

L’infection peut-elle entraîner la mort ?

Alors qu’un adulte en bonne santé récupère généralement entre trois et cinq jours en moyenne, l’infection peut, dans certains cas, être dangereuse, voire mortelle. Les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes ou les personnes immunodéprimées sont plus à risque. Ces personnes fragiles peuvent en effet se retrouver en déshydratation sévère sous l’effet de la diarrhée. Des complications telles que la septicémie ou la méningite sont également possibles. Pour les formes sévères, une antibiothérapie est indiquée.

Comment lutter contre cette épidémie ?

Du point de vue des consommateurs, la prévention reste importante, ce qui inclut le rappel des règles d’hygiène comme le lavage des mains avant de cuisiner et le nettoyage régulier, etc. En termes de règles de conservation et de préparation, l’Institut Pasteur recommande une bonne cuisson des aliments, notamment de la viande, à une température d’au moins 65°C pendant cinq à six minutes, afin de maintenir la chaîne du froid. Il conseille également de conserver les œufs au réfrigérateur, de conserver les préparations aux œufs sans les cuire au froid (mayonnaise, crèmes, confiseries, etc.) et de les consommer au plus près de leur préparation. A lire aussiLes erreurs à éviter avec les œufs En France, l’Anses déconseille également aux personnes âgées, malades, immunodéprimées, aux jeunes enfants et aux femmes enceintes de consommer des œufs crus ou bien cuits, de la viande crue ou peu cuite, du lait cru. Pour limiter la transmission, notamment aux jeunes enfants, il est également conseillé de bien se laver les mains après être allé aux toilettes ou après avoir changé son bébé. Pour les professionnels, il faut bien entendu respecter ces mêmes règles d’hygiène et de conservation. Dans le cas où un industriel détecterait des salmonelles, une désinfection, qu’elle soit chimique ou à la vapeur d’eau, est impérative.