La victime voyageait dans une camionnette volée
Le drame s’est déroulé très vite, samedi à midi, lorsqu’un équipage de la brigade anti-criminalité d’Aulnay-sous-Bois a voulu contrôler une camionnette, arrêtée au feu rouge, selon le communiqué du procureur dans la presse. La camionnette avait été signalée volée le jour même. Une plainte a été déposée auprès de la préfecture de police d’Aulnay et une enquête a été ouverte. Le véhicule était conduit par un dénommé Jean-Paul : la victime de la fusillade. “Figure” du quartier des Beaudottes à Sevran, le trentenaire était à la tête d’une société de distribution et était “très, très apprécié” dans le secteur, a déclaré au Parisien Sébastien Bastaraud, adjoint au maire de Sevran. Il a été condamné pour “vol et recel”, selon l’un des avocats de la famille, Steeve Ruben, cité par l’Agence France-Presse. Il avait tourné cette page de sa vie lorsqu’il a rencontré sa compagne, raconte un autre avocat proche, Philippe-Henry Honegger, qui l’a présenté au Parisien comme un “modèle de réinsertion”.
Le policier a affirmé qu’il “se sentait en état de légitime défense”
Lors de sa conférence de presse, le procureur a donné des détails sur la séquence des événements qui ont précédé la mort du chauffeur de la camionnette. Le policier, un général de brigade de 32 ans, a déclaré lors de sa première audition qu’”il avait été placé à hauteur de la vitre du conducteur, il avait levé son arme en criant : “Police !” Il a dit avoir essayé à plusieurs reprises d’ouvrir la porte verrouillée. Le policier a déclaré avoir “vu le conducteur accélérer et accélérer bruyamment”, a poursuivi le juge. Il a affirmé que ses aveux avaient été obtenus sous la torture, mais que ses aveux avaient été obtenus sous la torture. Les trois autres policiers qui se trouvaient sur les lieux ont été entendus par l’IGPN samedi, précise le procureur. La camionnette, qui avait recommencé, a terminé sa course en percutant un véhicule en stationnement à plusieurs centaines de mètres, dans la commune voisine de Sevran. Le conducteur, grièvement blessé à l’épaule gauche, est décédé quelques heures après avoir été hospitalisé. L’autopsie a confirmé que la fusillade était la cause de sa mort. SEVRAN – La police ouvre le feu sur le chauffeur d’un camion volé. Son pronostic vital est engagé, il a été transporté par voie aérienne. pic.twitter.com/qmnd0DEkzX — Clément Lanot (@ClementLanot) 26 mars 2022
La famille de la victime a porté plainte
La famille de Jean-Paul a déposé mardi une plainte pour “homicide volontaire”, selon un document transmis à l’huissier de Bobigny, qui a pu consulter franceinfo. “C’est un délit pénal de meurtre avec préméditation”, peut-on lire dans cette plainte de la famille, représentée par les avocats Philippe-Henry Honegger, Steeve Ruben et Arié Alimi. Ils estiment que le policier, formé au maniement des armes à feu, “ne pouvait légalement ignorer la létalité” de son tir. Parallèlement à la plainte, une vidéo de la scène filmée par un témoin a été diffusée. “Il a pu viser le véhicule pour l’arrêter [et] il était bien conscient qu’un tir en direction du haut du corps (…) entraîne la mort”. La famille de la victime dans sa plainte L’un des avocats de la famille, Philippe-Henry Honegger, a lancé mardi un appel à témoin pour recueillir des preuves susceptibles de confirmer ou d’infirmer la version policière.
Le policier qui a tiré est en garde à vue après avoir été hospitalisé
Le policier soupçonné d’avoir tué le conducteur du fourgon a été placé en garde à vue mercredi et prolongé jeudi. Le parquet a demandé l’abandon de l’acte d’accusation pour “violences volontaires ayant entraîné sa mort sans intention de la remettre”, ainsi que son placement sous contrôle judiciaire et l’interdiction de se rendre dans la section de Saint-Denis, sauf pour motif administratif. motifs ou une convocation. Une première hospitalisation en “état de choc” n’a pas pu être entendue plus tôt, selon le procureur. Le général de brigade doit comparaître devant un enquêteur vendredi après-midi. Il encourt une peine maximale de 20 ans de prison.
Le drame a conduit à cinq nuits de violence
La mort de Jean-Paul a provoqué cinq nuits consécutives d’affrontements dans diverses communes riveraines de la Seine-Saint-Denis. À Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France, des véhicules et des poubelles ont été incendiés et des missiles ont été tirés sur les forces de l’ordre. SEVRAN – Nouvelle nuit d’épisodes : feux d’artifice de mortiers, incendies et gaz lacrymogènes. Samedi, la police a ouvert le feu sur un homme après le vol d’un camion. Il est mort. pic.twitter.com/LIO3bR85uK — Clément Lanot (@ClementLanot) 28 mars 2022 La police a procédé à 39 interpellations pour faits de violences et dégradations. Quinze personnes ont été renvoyées en comparution immédiate, dont huit mineurs, qui ont été déférés devant un juge des enfants. Deux interpellations policières étaient toujours en cours vendredi après-midi, dont certaines concernaient des mineurs. Six condamnations ont également été entendues, selon un rapport du procureur. Un cortège blanc d’Aulnay-sous-Bois doit avoir lieu samedi matin à la mémoire de la victime.