• À lire aussi : Les soins de première ligne, une priorité pour Legault
Nous avons présenté le Plan Santé ce matin. Il y a des changements à faire. C’est un plan audacieux et global qui répond aux préoccupations des Québécois.
— François Legault (@francoislegault) 29 mars 2022
LE PATIENT DIRA LA PAROLE
Si le gouvernement entend responsabiliser davantage les opérateurs des réseaux de santé face aux défaillances du système. les patients seront également invités à contribuer.
Le ministre Dubé a souligné que le prochain comptoir d’accès de première ligne sera aussi « un endroit où vous pourrez même évaluer le service que vous venez de recevoir ». Pour être plus efficace, le réseau doit avant tout mesurer la satisfaction des clients.
LES MEILLEURS ENVIRONNEMENTS DE SOINS
Les milieux de vie « à taille humaine » seront au cœur de la construction dans les années à venir, comme les EHPAD promis par le gouvernement.
On veut aussi éliminer le multichambre (avec deux, trois ou même quatre patients), ce qui réduit la transmission des infections, surtout en CHSLD.
Photo Agence QMI, Joël Lemay
CENTRES D’ADMINISTRATION
Un modèle que le gouvernement entend implanter à grande échelle est celui du centre de commandement développé à Montréal par l’Hôpital général juif.
Il est composé de personnes clés, en santé mentale, en réadaptation ou en soutien à domicile, qui travaillent ensemble pour s’assurer qu’une personne sortant de l’hôpital continue de recevoir des services appropriés. L’objectif est de réduire la pression en cas d’urgence. M. Dubé a déclaré que 25 hôpitaux de la grande région de Montréal avaient commencé à implanter le système.
FINANCEMENT AXÉ SUR LES PATIENTS
Un grand changement s’opère dans la gestion des soins : le financement suivra le patient. Le principe est que le patient peut plus choisir où il recevra ses soins et le budget nécessaire suivra. Cette vision réfute ainsi l’idée qu’un hôpital doit respecter un budget prédéterminé sans tenir compte des besoins réels. Cependant, ce changement se fera par petites étapes.
ORDRE PROFESSIONNEL DES INFIRMIÈRES
Après de nombreuses années de demande, les ambulanciers paramédicaux auront le droit de créer une classe professionnelle. Souvent submergés par les appels d’urgence, les professionnels de première ligne pourront décider de transporter ou non un patient à l’hôpital. Ce changement pourrait réduire la pression sur le réseau en envoyant uniquement les urgences. Nous promettons également de revoir l’efficacité du système préhospitalier.
MANGER DES REPAS
Parmi toutes les mesures visant à améliorer la qualité de vie des personnes âgées en CHSLD, le gouvernement assure que l’alimentation est au cœur des changements à venir. Les plats froids ou de pacotille désapprouvés depuis des années par les habitants et leurs proches appartiendront au passé. Le gouvernement a promis des “actions concrètes” et dit avoir chargé l’Institut québécois du tourisme et de l’hôtellerie d’améliorer l’approvisionnement alimentaire.
UN MODÈLE QUE VOUS DEVEZ SUIVRE
Le CLSC de Verdun à Montréal est le seul au Québec à avoir une équipe médicale offrant des soins palliatifs à domicile. Le gouvernement entend s’en inspirer pour les étendre à l’ensemble de la province.
“Ça existe déjà, mais malheureusement ça ne s’applique pas partout”, a déploré Christian Dubé. Lorsqu’une seule infirmière rentre à la maison, elle doit faire confiance au cas du patient à l’hôpital si elle constate que son état s’aggrave ou que la médication doit être ajustée.
Pourtant, l’équipe médicale de soins palliatifs à domicile du CLSC de Verdun permet à 12 médecins de suivre 1 100 patients et d’éviter des séjours douloureux à l’urgence.
AUCUNE HEURE SUPPLÉMENTAIRE OBLIGATOIRE
Promesse électorale que la CAQ n’a pu tenir, la ministre Dubé a réitéré l’engagement du gouvernement à mettre fin aux heures supplémentaires obligatoires (OTS) dont se plaignent les infirmières. “Même s’il admet que le TSO sera parfois inévitable, il faut faire l’exception et non une manière de gérer”, a-t-il assuré. Le gouvernement a même ajouté que l’utilisation du TSO sera surveillée et mesurée pour savoir où elle représente un problème. Cependant, il n’y a pas de date limite.
COMPARER AVEC LES MEILLEURS
Le temps des secrets est révolu, a déclaré le ministre Dubé. Le Québec partagera les données de son réseau de la santé avec l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et d’autres organismes indépendants afin de comparer sa performance à celle des autres provinces. Auparavant, le Québec était presque toujours exclu des comparaisons effectuées notamment par l’ICIS.
INFORMATIQUE RÉSEAU
Le gouvernement veut encourager des initiatives comme le site Clic Santé, qui s’est avéré très utile dans la pandémie des rendez-vous de vaccination. Nous souhaitons également permettre aux patients d’avoir un accès direct à leur dossier (Digital Health Record) et aux professionnels de consulter davantage de données. La cybersécurité doit également être une priorité. Mais le secrétaire Dubé n’a pas promis de mettre fin au télécopieur d’ici 2025.
Écoutez l’entrevue de Richard Martineau avec Monsef Derraji sur QUB radio :
BUREAU D’ACCÈS DE PREMIÈRE LIGNE (GAP)
Les résidents du Québec sans médecin de famille pourront prendre rendez-vous dans une clinique d’urgence dans un délai de 36 à 72 heures. GAP, déjà implanté dans le Bas-Saint-Laurent, sera déployé dans tous les secteurs. D’ici la fin de l’été, 50 % des patients orphelins devraient y avoir accès. Tous les GMF seront connectés au système d’ici la fin avril. Les patients peuvent être traités par un professionnel de la santé en plus d’un médecin.
Photo Agence QMI, Joël Lemay
4000 LITS CALMES
Le ministre Dubé veut doter le réseau de la santé d’environ 4 000 lits d’hôpital supplémentaires. ” Nous avons vu [pendant la pandémie] “Quelle est l’importance des lits”, a-t-il souligné. Il compte obtenir les 2 000 premiers lits supplémentaires en embauchant plus de personnel, car pour le moment, les lits sont fermés faute de personnel. Les 2 000 lits restants proviendront de nouvelles structures ou d’agrandissements, comme le Vaudreuil-Soulanges.
AIDE PRIVÉE
Sans fixer d’objectif précis, le gouvernement comptera sur le secteur privé pour rattraper le retard de la chirurgie.
L’an dernier, 87 000 chirurgies ont été pratiquées par des cliniques privées, sans frais pour les patients, soit environ 14 % des chirurgies pratiquées annuellement dans la province. Avec la pandémie, 160 000 personnes attendaient, dont environ 20 000 depuis plus d’un an. Christian Dubé veut l’aide du secteur privé pour réduire cette liste.
Elle entend également accroître la contribution des pharmaciens à l’accélération de l’accès aux soins, par exemple lors de la campagne de vaccination contre la COVID-19.
CENTRALISATION DE LA GESTION
Le gouvernement vise une “transformation radicale de la gouvernance” pour décentraliser la gestion et, par conséquent, donner plus de pouvoir aux cadres les plus proches du secteur. “Le département est trop impliqué dans la gestion quotidienne des opérations”, a-t-il déclaré. Un exemple : des gestionnaires locaux ont été nommés dans chaque CHSLD pour faciliter la prise de décision et renforcer la responsabilisation.
AUX FRAIS MIXTES
Les médecins généralistes n’auront plus seulement une rémunération à l’acte, mais aussi partiellement fixe (fonds). Ce mode de paiement tient compte de la clientèle totale du professionnel et incite davantage les médecins à voir des patients vulnérables. Le changement devrait intervenir au printemps 2023, avec la signature d’un nouveau contrat de travail.