Qui a organisé cette activité ? En quoi consistait-il ? On fait le point sur l’affaire en cinq questions.

1. Pourquoi cette activité ?

Karting, tir à la corde au-dessus d’une piscine, quiz… Plusieurs animations se sont déroulées dans le cadre d’un spectacle, baptisé ‘Kohlanness’, inspiré de la célèbre émission de TF1 ‘Koh-Lanta’ et habituellement organisé dans les quartiers. Cet épisode de Fresnes a été tourné le 27 juillet à la maison d’arrêt de Fresnes.

2. Qui l’a organisé ?

Contrairement à ce que certains politiciens ont affirmé, l’initiative n’a pas été organisée par la prison ou l’État. C’est la production de “Kohlanness” qui a entrepris le projet. Par conséquent, le spectacle et les événements ont été financés par la production, via des sponsors. “Cet événement extraordinaire [n’a] ça ne nous coûte pas un sou d’impôts, contrairement aux 110 euros par jour que nous coûte chaque détenu”, a également rappelé samedi à franceinfo Dominique Simonnot, inspecteur général des lieux de privation de liberté.

3. Qui a participé ?

Trois équipes ont participé à ces jeux : une de prisonniers, une de gardiens et une de jeunes de l’extérieur. Dans la vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, Djibril Dramé, l’organisateur de l’événement et animateur de l’émission, expliquait en introduction que “le monde entier [détenues] qui sont là sont là pour une raison et la voie de la réhabilitation passe par le travail en prison. Mais nous avons aussi le devoir de ne pas les mettre de côté et surtout de ne pas oublier que ce sont des gens comme vous et moi. » Selon lui, les prisonniers participants étaient détenus pour des “peines mineures”. Dans la vidéo, un surveillant assure que “les détenus ont joué le jeu, ils ont été respectueux”. Le producteur de l’émission Enzo Angelo Santo a expliqué son intention à BFMTV : “Le but est d’amener les jeunes en prison pour leur faire prendre conscience de ce qu’est l’incarcération.”

4. Cette activité a-t-elle été validée ?

“Suite aux images choquantes de la prison de Fresnes”, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a ordonné l’ouverture d’une enquête samedi 20 août. Les organisateurs ont assuré avoir reçu toutes les autorisations nécessaires. “Nous avions des accords […]à aucun moment nous n’avons surpris personne, tout le monde connaissait notre action, nous avons eu des ratifications, nous avons signé un accord entre nos partis et l’administration pénitentiaire”, a assuré Enzo Angelo Santo, le producteur de la série. Le gardien de prison Jimmy Delliste a salué un moment d’engagement fraternel au profit de trois clubs, remerciant les organisateurs. Il apparaît plusieurs fois dans la vidéo. Le ministère a reconnu à BFMTV que le jeu avait été approuvé, mais a fait valoir que les images diffusées ne correspondaient pas à ce qui avait été approuvé. Or, selon les informations du Figaro, la vidéo de l’événement n’a été diffusée qu’après validation “approfondie” par la direction de la communication du ministère. A l’AFP, le ministère a souligné que le garde des sceaux avait toujours été favorable aux détenus qui proposaient des activités sportives et culturelles. Mais les activités présentées dans le projet original n’apparaissent pas comme dans cette vidéo, en particulier le kart.

5. Pourquoi une telle controverse ?

“Camping de vacances”, “lieu de privation de libertés”… L’activité karting recueille les critiques. “Ce qui nous choque, ce sont les images, le coût. Deux détenus ont fait du karting. Cette somme d’argent a été dépensée pour deux détenus dans une prison qui compte plus de 1 000 détenus. C’est…