L’ancienneté des faits dénoncés par les six plaignants, datant des années 1980 et 1990, ne laissait guère de doute sur l’issue judiciaire. Deux enquêtes pour “viols mineurs” visant le producteur Gérard Levine et son mari, Daniel Moin, ont été rejetées mi-janvier, a indiqué le parquet de Paris lundi 4 avril. Les motifs de ces licenciements diffèrent cependant selon les deux « volets » de l’affaire.
Une première enquête a été ouverte le 21 janvier 2021, après la plainte d’Olivier A. contre son oncle, Gérard Louvin, un des principaux producteurs de télévision français, et son mari, également producteur. Olivier A., 48 ans, dont le témoignage a fuité par Le Monde, a dénoncé les agressions sexuelles et le viol qu’il a subis entre 10 et 14 ans, commis par Daniel Moyne avec le consentement de Gérard Louvin. Les deux producteurs ont alors démenti “en bloc” ces allégations.
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Dans la foulée de la prise de parole d’Olivier A. dans les médias, cinq autres hommes avaient porté plainte contre le couple de producteurs. Leurs histoires ont à chaque fois déclenché des événements de vingt ans ou plus, impliquant Gerard Levine ou Daniel Moin, ou les deux. Toutes ces plaintes ont été rejetées par le parquet de Paris en raison d’une “recette d’action publique”. “Après un examen attentif de la procédure, nous avons le regret de vous informer que les faits dont vous vous plaignez sont couverts par la prescription, empêchant le prévenu d’être poursuivi”, a reçu l’un des plaignants dans une lettre consultée par Le Monde le 17 janvier. .
Plainte en diffamation
La deuxième enquête, ouverte à l’été 2021 et révélée par Le Parisien, a été rejetée, cette fois “en raison d’un délit insuffisamment caractérisé”. Ce nouveau procès faisait suite à l’histoire d’un couple, devant la brigade des mineurs, qui affirmait avoir connu l’organisation, Gérard Levine et Daniel Moin, pour “payer des soirées sexe” avec des enfants dans les favelas, à Rio.
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En contact avec Le Monde, Me Céline Bekerman, l’avocate de Daniel Moyne, a fait part du “grand soulagement” de ses clients. “Le tribunal des médias les a tués et traînés dans la boue. La justice a triomphé. Il a rappelé qu’une allégation de diffamation avait été déposée, ciblant des allégations de soirées sexuelles au Brésil.
Me Pierre Debuisson, l’avocat des six plaignants, a déclaré au Monde qu’« il ne faut pas être dupe. La classification discontinue des plaintes déposées n’intervient que pour une seule raison : la prescription. Mes clients – qui attendent toujours la comparution de victimes imprévues – ont toujours le droit de s’adresser au doyen des enquêteurs. »