Posté à 18h14
                Henri Ouellette-Vézina La Presse             

C’est ce qu’ont confirmé certains proches du défunt dans La Presse jeudi. “Je connais Nicole depuis 1973 environ. Je l’ai toujours trouvée excellente à bien des égards. “Quand on était proche, on sentait une force de caractère très spéciale et une volonté inébranlable quand elle entreprenait quelque chose”, a avoué son ami de longue date, Gaétan Lavoie. Ancien directeur de Télé-Québec, Lavoie est maintenant propriétaire d’une maison d’édition qui publiera l’été prochain un livre intitulé “Les tempsPRESents” qui rend hommage à plusieurs peintres. Un tableau de Nicole Gladu, de l’artiste Manon Ruffet, se retrouvera dans le livre. La toile a été terminée deux ou trois jours seulement avant la mort de Mme Gladou. La femme morte ne le verra jamais, mais elle recevra un tribut. PHOTO DE FACEBOOK L’artiste Manon Ruffet, devant le portrait réalisé par Nicole Gladu. “Nicole était une femme merveilleuse, une femme fière et proche des gens. Je devais la voir en mai. Elle était aussi brillante si belle. “Dans ma peinture, il était important malgré sa maladie tragique de mettre en scène une femme fière qui, malgré sa maladie, voulait vivre”, a expliqué Manon Ruffet lors de son appel jeudi soir.

Course de la vie

Survivante de la polio atteinte du syndrome post-polio – une maladie dégénérative incurable – la défunte avait gagné son combat devant la Cour suprême pour l’accès aux soins médicaux à son décès (MAD), à l’automne 2019. Jean Truchon atteint d’une triple paralysie de naissance, il est décédé en avril 2020 – il était également en avance sur cette bataille juridique. Ils voulaient tous les deux mourir, mais parce qu’il ne s’agissait pas de « fin de vie », critère du droit québécois, et que leur décès n’était pas « raisonnablement prévisible », critère du droit canadien, ils ont été rejetés par la MA. En conséquence, ils avaient saisi les tribunaux pour contester la constitutionnalité des deux lois. Le tribunal a finalement donné raison à eux, une décision qui a obligé le gouvernement à reconsidérer le critère de la mort prévisible dans les six mois suivants. Québec et Ottawa n’ont jamais contesté les décisions des tribunaux. “L’une des personnalités importantes que j’ai rencontrées dans mon travail, c’en est une. C’était plus son envie de vivre qui la poussait. Bien qu’elle se soit battue pour obtenir une aide médicale dans la mort, Nicole était une battante. Elle l’a fait non seulement pour elle-même mais aussi pour toutes les personnes qui souffrent dans les conditions que nous connaissons. “Et elle a toujours eu cette envie de vivre dans sa tête”, résume Gaétan Lavoie. Quant à elle, l’artiste peintre Manon Ruffet gardera le souvenir de Nicole Gladu comme d’une “vraie battante” et d’une source d’inspiration. “Elle s’est battue pour vivre sa mort à sa manière. Il voulait choisir. “C’était une femme qui a accepté sa maladie et qui a longtemps vécu avec elle”, conclut-elle en présentant ses condoléances à tous les proches du défunt.