La bonne nouvelle est que pour cette rentrée les effectifs du primaire seront en baisse. Et ce, “en raison d’une forte baisse démographique”, a rappelé ce lundi Guislaine David, secrétaire générale et représentante du syndicat des enseignants SNUipp-FSU, qui tenait la conférence de presse à l’école. En effet, la scolarisation au primaire devrait baisser de 67 000 élèves cette année (-1,2 %), selon le ministère de l’Éducation nationale. Ce phénomène concernera l’ensemble du territoire, à l’exception de Mayotte et de la Guyane. Une baisse beaucoup moins importante est attendue dans le secteur privé, où les projections pour la rentrée de cette année font état de -0,8% d’élèves.
La priorité donnée à l’école primaire dès les cinq premières années
Le phénomène n’est pas nouveau car au cours des cinq dernières années, le nombre d’élèves inscrits dans l’enseignement primaire public a diminué de 4,4%, souligne le SNUIpp. Et si l’on ne regarde que la maternelle, la baisse des inscriptions est encore plus importante (7,6 %). Mais qui peut dire que la baisse des effectifs ne signifie pas nécessairement moins d’élèves par classe. Car l’Éducation nationale pourrait être tentée de fermer les filières et de surcharger celles qui existent. Mais ce n’est généralement pas le cas au premier degré. Durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la priorité a été donnée à l’école primaire et à l’acquisition des savoirs fondamentaux (lecture, écriture, mathématiques). L’exécutif a voulu lutter très tôt contre les difficultés scolaires pour améliorer le niveau des élèves dans l’enseignement secondaire. Pour réduire les inégalités scolaires en première année, le gouvernement a engagé depuis 2017 une politique de séparation des classes dans l’enseignement prioritaire, limitant le nombre d’élèves à 12 d’abord en CP et CE1 puis à partir de 2020 en grande section maternelle. . Dans les écoles primaires qui ne font pas partie de l’éducation prioritaire, le gouvernement vise également à réduire le nombre de majeures, CP et CE1. Il s’adresse à 24 élèves par classe. Mesure lancée en 2020.
La France reste un élève moyen par rapport à ses voisins
Même s’il faut attendre la rentrée pour avoir une vision claire des effectifs par classe, on sait déjà qu’ils seront légèrement inférieurs à ceux de 2021. Nous vous rappelons que l’année dernière le nombre moyen d’élèves par classe dans les établissements non classés REP ou REP+, était de 22,4 en maternelle et de 21,3 en élémentaire. En éducation prioritaire, l’effectif moyen était de 12 en CP et CE1, mais le nombre moyen d’élèves en CE2, CM1 et CM2 était beaucoup plus élevé : il variait entre 20 et 22 élèves selon les niveaux. Selon Guislaine David, ces moyennes peuvent cacher des disparités territoriales : « Dans l’éducation prioritaire, la limite de 12 n’est pas toujours respectée et monte souvent à 14, et les classes de CM2 sont parfois surchargées. Idem dans les écoles qui ne sont pas en éducation prioritaire : « En milieu urbain, parfois les classes peuvent être surchargées et jusqu’à 28 ou 29 élèves vont à la maternelle. Ce genre d’affaires devrait surgir cet automne et entraîner des mobilisations de parents d’élèves. Une note Depp publiée en janvier montrait que dans les écoles non prioritaires, 29 % des classes nombreuses, 14 % des CP et 22 % des CE1 comptaient plus de 24 élèves. De plus, malgré ses progrès dans la réduction de la taille de ses classes, la France reste un élève moyen par rapport aux autres pays de l’OCDE. Avec une moyenne de 21,3 élèves par classe à l’école primaire, contre 21,1 pour la moyenne de l’OCDE et 19,7 pour les pays de l’Union européenne, selon un rapport de l’OCDE de 2021.