L’actu du jour : Emanuel Macron et Marin Lepen face à leurs travaux à la radio

Emanuel Macron et Marin Lepen ont discuté ce lundi 4 avril. Avec le brouillage d’une radio du matin, bien sûr, mais leur échange indirect suffisait à montrer leurs contrastes. Sur BFM-TV et RMC, le candidat de la Coalition nationale a estimé que le chef de l’Etat sortant “n’a pas de vision” pour le pays, “ne sait pas où il va”. Et d’évoquer son revirement du nucléaire, qu’il entend désormais relancer, ou la stratégie européenne “De la ferme à la fourchette” pour réduire les intrants à l’agriculture – et donc à la production alimentaire, selon ses détracteurs – qu’il a d’abord soutenu avant de vouloir revoir à cause de la guerre en Ukraine. “On a l’impression d’être une sorte de poisson rouge dans un bocal, et on fait des cercles”, se plaint-il. La candidate d’extrême droite n’a pas retenu ses coups contre le report de l’âge légal de la retraite à 65 ans, voulu par Emanuel Macron, et qu’elle a qualifié d’”injustice absolument totale”. Elle s’est opposée à sa proposition de départ à la retraite à 60 ans pour les Français qui auraient pris un “travail significatif” il y a vingt ans, avec, comme cadre général pour tous les salariés, un revenu “maximum” de quarante-deux ans et une retraite à 62 ans. . Lire notre analyse de Marin Le Pen : Cet article est pour nos abonnés Un programme d’extrême droite derrière une image molle
62 ans est l’âge actuel. Pourtant, at-il attaqué le chef de l’Etat à France Inter, “tous ceux qui vous disent qu’on peut garder les choses telles qu’elles sont aujourd’hui mentent. “Parce que ce système est déficitaire, ce sera pour plusieurs années, c’est la réalité démographique.” “Si on ne bouge pas”, la conséquence est la suivante, selon lui : “Soit nos retraites sont menacées, soit on accumule un déficit (…) qu’on va laisser à nos enfants. » Dans cet entretien, le président a également reconnu qu’il n’avait “pas réussi” à affaiblir ses membres, comme il l’avait promis en 2017. Il a dit vouloir “poursuivre ce combat”. Et de promouvoir, contre les inégalités, une “économie sociale de marché”. contre le changement climatique, une stratégie qui ne vise pas à “l’interdiction immédiate de tout”. et contre la peur de l’autre, une politique d’immigration qui permette “d’accueillir ceux qui quittent un pays en guerre” tout en sachant “lutter contre l’immigration clandestine”. “En même temps,” dit-il deux fois. Lire aussi : Article pour nos abonnés Emmanuel Macron envisage un second tour face à Marin Le Pen

L’image du jour. Journal de campagne de Guillaume Herbaut

Pendant quatre semaines, le photographe Guillaume Herbaut publie dans Le Monde, chaque jour, une photo qui capte l’ambiance de la France en cette campagne présidentielle. GUILLAUME HERBAUT / AGENCE VU’ POUR “LE MONDE”
“Zoom zoom zoom zoom, c’est la pagaille dans le monde, avec la politique et les impôts… les gens réfléchissent, personne n’est content, mais… zoom zoom zoom zoom…” chante Soleil de nuit Gershwin. C’est une fête. Peu avant, Nathalie Arthaud a prononcé son discours. « Bon, j’ai l’impression de me répéter, mais il y en a qui viennent d’arriver. Eh bien, ouvriers, chers camarades… » Dans la cellule 12 de l’ancienne base sous-marine allemande de Saint-Nazaire, le 26 mars, trois cents militants travaillistes se tenaient entre les portraits de Lénine et de Trotsky. Il n’y a pas de meilleure ambiance que des murs en béton armé et des banderoles rouges pour commencer « La guerre en Ukraine, c’est-à-dire la guerre à nos portes (…). Eh bien, avouons-le, cela peut aussi nous arriver ! Le candidat tourne le dos à Vladimir Poutine, qui “se comporte comme un criminel dans l’intérêt de la bureaucratie russe” et de “la politique impérialiste des Etats-Unis, de l’OTAN et des puissances occidentales”. Les combattants se lèvent, chantent L’Internationale en agitant les poings.

phrase du jour

“Emanuel Macron n’est pas de droite”, a déclaré Philip Putu. » Valérie Pécresse, sur RTL La candidate républicaine à l’Elysée a poursuivi lundi son combat de longue haleine contre le “plagiat” présumé d’Emanuel Macron de son propre travail – proposant, comme elle, que l’âge légal de départ à la retraite soit relevé à 65 ans ou la retraite conditionnelle de l’administration du RSA à l’activité du bénéficiaire. Il a souligné sur RTL le détournement du chef de l’Etat samedi lors de son meeting à Nanterre, du slogan du Nouveau parti anticapitaliste “Nos vies, leurs vies, valent plus que tous les profits”, alors qu’il évoquait les personnes âgées dépendantes et le scandale Ehpad Orpea. Le fait que le chef de l’Etat se réfère au parti d’extrême gauche est la preuve que “ce n’est pas juste”, a conclu Mme Pécresse. Lire aussi : Article pour nos abonnés En meeting à Paris, Emmanuel Macron s’adresse à sa gauche

En bref

Condamnation unanime des exactions en Ukraine. Plusieurs candidats à la présidentielle ont réagi lundi aux scènes de massacre découvertes dans la région de Kiev en Ukraine. “Ces images sont insupportables”, a déclaré à RTL Valérie Pécresse, à propos de qui “Vladimir Poutine doit rester un interlocuteur, mais ne peut plus être un allié”. “C’est une vraie barbarie”, a déclaré Marin Le Pen à BFM-TV et RMC, réclamant une enquête de l’ONU voire de la Cour pénale internationale. “Il y a des indices très clairs de crimes de guerre”, a déclaré Emmanuel Macron à France Inter. “Un crime terrible, insupportable, odieux”, pour Eric Zemmour à franceinfo. « Comment ne pas utiliser de tels mots, dictateur, boucher ? “A la place de Vladimir Poutine, Fabien Roussel a été interrogé à LCI. François Fillon soutient Valérie Pécresse. Ce n’est pas un ancien président, mais il n’est pas mauvais non plus. La candidate de droite n’a pas pu compter sur le soutien de Nicolas Sarkozy – dont on dit qu’il est très proche d’Emanuel Macron et que certains de ses partisans désapprouvent lors de son meeting à Paris dimanche – mais a gagné celui de son ancien Premier ministre. En effet, François Fillon a déclaré sur Twitter que “Valérie Pecresse et Les Républicains sont la seule option viable aujourd’hui” pour une rotation avec le président sortant. A lire aussi : Cet article est destiné à nos abonnés Candidat LR en quête de militantisme

Le jour où, en 2007, des sympathisants du PS avouent : “Je bouche les oreilles, j’éteins la télé et je vote pour Ségo”

                  Archives “Le Monde” du 4 avril 2007. LE MONDE  

Le 4 avril 2007, Ségolène Royal est dans une position politique dont Anne Indalgo, quinze ans plus tard, pourra capter quelques jalousies. En effet, affirme notre journaliste Ariane Chemin, la candidate du Parti socialiste à l’Elysée, malgré sa proposition d’encadrement militaire des mineurs, malgré son appel aux “profits” dans Challenges – malgré, en somme, l’agacement qu’elle “se réveille partout à gauche , peut s’appuyer sur une “base indestructible” d’électeurs. Certes, ceux qui ont rencontré notre journaliste n’ont de “j’aime” que de nom. “A la radio, quand j’entends le mal de Malraux, c’est quand même pas excitant.” “Je ne supporte pas qu’elle me parle comme une prof”, disent-ils. En face, pourtant, Nicolas Sarkozy, l’épouvantail. Et en miroir, très proche, la blessure du 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen avait battu Lionel Jospin au poteau du premier tour. Cinq ans après cet échec retentissant, le PS de 2007 dispose toujours de la masse critique nécessaire pour s’emparer du « vote utile » à gauche, au point que Mme Royal accède au second tour. Le dimanche 3 avril 2022, à Paris, Anne Hidalgo n’a pas prétendu qu’elle pouvait bénéficier du même résultat, préférant appeler les Français à voter pour elle, sinon par calcul, du moins “selon [leur] cœur”. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Anne Hidalgo, son dernier billet à l’approche de la présidentielle 2022

Ordre du jour du mardi 5 avril

“Multi-rencontre”. Jean-Luc Mélenchon se réunira au Grand Palais de Lille, mais aussi dans onze autres villes grâce à l’hologramme. A partir de 19h30 À la Poste. Nouvel épisode d’”Elysée 2022″, sur France 2, avec cette fois les candidats Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Philippe Poutou et Eric Zemmour. Emmanuel Macron, a décliné l’invitation. A voir en direct sur Le Monde. Οπ. Religions. A Paris, 36 organisations chrétiennes, dont le CCFD-Terre Solidaire, tiennent une conférence de presse sur les principaux enjeux de l’élection à leurs yeux. section politique