Un mois. La France est en proie à une augmentation de l’infection au Covid-19 depuis un mois. En France, la sixième vague du coronavirus poursuit son cours, entraînée par la levée des mesures de restriction et la propagation du sous-type BA.2. Si cette nouvelle épidémie ne semble pas aussi agressive que la précédente, elle bouleverse en quelque sorte les modèles proposés par l’Institut Pasteur le 10 mars : la structure prévoyait que l’infection culminerait fin mars. Même bilan du ministère de la Santé : “Nous nous attendons à voir une augmentation de l’infection d’ici fin mars, avant une baisse en avril”, a déclaré le ministre Olivier Veran la semaine dernière à franceinfo. Et pourtant, le sommet n’est pas encore visible. Doit-on s’en soucier ? La Dépêche du Midi étudie point par point cette nouvelle vague d’infection.

Pourquoi la France fait-elle face à une sixième vague ?

C’est une véritable combinaison d’éléments qui a déclenché cette sixième vague d’infection. Ce nouvel épisode infectieux survient alors que deux variantes sont actuellement disponibles en France : l’Omicron (BA.1) et son petit frère BA.2. Le second prend même le pas sur le premier : selon les dernières données publiées par Santé Publique France, 73 % des infections au Covid-19 sont liées à BA.2 en France. Ce sous-variant pourrait, a priori, faire l’objet d’évasion immunitaire, c’est-à-dire qu’il pourrait résister, au moins en partie, à l’immunité apportée par l’infection à BA. 1. C’est pourquoi, entre autres, il y a actuellement de nombreuses réinfections dans le pays.

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A cela s’ajoute la levée des restrictions le 14 mars : le port du masque n’est plus obligatoire dans de nombreux lieux fermés fréquentés par du public en France. Le carnet de vaccination a également été révoqué. Dans une note publiée jeudi 24 mars, l’Académie de médecine ajoute également que “les températures encore hivernales […] favoriser la propagation du virus.” Autant de preuves que cette sixième vague d’infection persiste dans le temps.

Quel est l’état de santé en France ?

Ce mardi 29 mars, la France a enregistré un nombre important de nouvelles contaminations en 24 heures : en une journée, 217 480 ont été testés positifs au Covid-19 dans le pays, un nombre moins élevé que début février. Toujours sur le front de l’infection, la tendance reste à la hausse et la France ne voit toujours pas de “pic” à l’horizon : la semaine dernière, le pays a enregistré en moyenne 133.485 nouveaux cas de Covid-19, comme le montre le graphique ci-dessous (sinon visible graphique, désactivez le bloqueur de publicités). Selon François Blanchecotte, président du Syndicat des Biologistes, interrogé par La Dépêche du Midi, “près d’une personne sur trois testée est aujourd’hui positive au virus”. Cette reprise du virus n’est pas la même dans toutes les régions du pays. En Bretagne et Grand-Est les infections sont les plus fréquentes. Le département des Côtes d’Armor est donc le seul département où le taux d’incidence dépasse le seuil de 2 000 nouveaux cas pour 100 000 habitants. En France, seuls sept départements ont une incidence inférieure à 1 000 cas pour 100 000 habitants : Seine Saint-Denis, Yonne, Savoie, Loire, Haute-Loire, Dordogne et Pyrénées – Atlantique. Dans les formations sanitaires du pays, on observe un « plateau haut » : les hospitalisations liées au Covid-19 ont très légèrement augmenté ces deux dernières semaines, mais restent significativement élevées. Actuellement, 21 300 personnes sont traitées par le Covid-19 dans le pays et 1 538 patients sont actuellement en réanimation après l’apparition de formes sévères de la maladie.

Que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?

Malgré le contexte, un certain nombre d’éléments permettent de rester optimistes quant à l’évolution de la situation sanitaire en France. Premièrement, concernant l’augmentation de l’infection dans le pays : le taux de croissance de l’épidémie ralentit, signe que le virus ralentit.

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De plus, l’immunité apportée par le variant BA.1 de la vague précédente, même partielle, permettrait à la France de subir une sixième vague d’infections bien moins importante que la précédente : le nombre de cas positifs “ne doit pas dépasser les 60″. % de la première vague Omicron”, confirme l’épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, dans les colonnes de Ouest-France. Côté hospitalier, les prévisions de l’Institut Pasteur vont dans ce sens et ne font pas craindre la satiété. Signe également que les variantes BA.1 et BA.2 sont moins agressives que leurs prédécesseurs.

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Les professionnels de santé restent toutefois préoccupés par la résurgence du Covid au long cours et craignent les maladies chroniques résiduelles : les patients qui décrivent des symptômes persistants plus de quatre semaines après l’infection sont de plus en plus fréquents. Interrogé par La Dépêche du Midi, Jérome Marty, médecin généraliste à Fronton (Haute-Garonne), a confirmé que 20 % de ses patients étaient concernés par le problème et qu’en France, « 6 à 10 % des enfants étaient positifs au virus .souffrent du Covid depuis longtemps ».