En France et dans le monde, la reprise de l’épidémie est incontestable ces dernières semaines. Ce mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a partagé son “plan stratégique actualisé” pour la préparation et la réponse au Covid-19. C’est la troisième fois depuis le début de l’épidémie il y a plus de deux ans. Ce plan, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, espère être le dernier, a-t-il déclaré le 30 mars lors d’un discours. Au cours de cette intervention, l’OMS a esquissé trois scénarios pour l’avenir de la pandémie en 2022, du plus probable au pire.

Scénario 1 : le plus probable

Selon les données actuelles, “le scénario le plus probable est que le virus continue d’évoluer”. Comme prévu, l’OMS n’envisage pas l’extinction totale du Covid-19 et de ses variantes, mais tend à croire que la stratégie de défense contre eux devrait être similaire à la gestion actuelle du virus de la grippe. “La gravité de la maladie causée par le virus diminuera avec le temps à mesure que l’immunité augmentera dans toutes les populations, grâce à la vaccination et aux infections”, a-t-il déclaré. En fonction des “pics périodiques de cas et de décès à mesure que le système immunitaire s’affaiblit”, les mesures de contrôle ad hoc devront certainement être renforcées, notamment pour les populations vulnérables. Comme chaque année l’épidémie de grippe, les campagnes de vaccination contre le Covid pourraient être saisonnières.

Scénario 2 : le meilleur

Le deuxième scénario, que l’OMS attendait depuis si longtemps, est l’émergence de nouvelles variantes moins graves. Un peu comme l’Omicron mais dans une version encore plus bénigne, ces nouvelles déclinaisons seraient une bénédiction déguisée. Idéalement, ce serait moins grave. Les vaccins actuels ne seraient plus nécessaires, tout comme le développement de nouvelles formulations.

Scénario 3 : le pire

Enfin, le dernier scénario prédit par l’OMS serait le pire. Si de nouvelles variantes moins dangereuses peuvent apparaître, l’inverse est également vrai avec l’apparition de variantes plus inquiétantes. Si Omicron et BA.2 sont à la limite du bien et du mal parce qu’ils sont moins dangereux que la source originale, ils sont bien plus contagieux. L’émergence d’une variante, plus dangereuse et en même temps plus agressive, rétablira les compteurs de l’épidémie et pourrait relancer une récession mondiale. Si “l’intérêt” du virus est de se reproduire le plus possible, il doit néanmoins éviter de tuer l’hôte menacé et ne pas trouver le juste équilibre pour sa survie, d’où les faibles chances que des personnes se dirigent vers le scénario. . Si tel était le cas, “les vaccins actuels devront être considérablement modifiés pour s’assurer qu’ils atteignent en priorité les plus vulnérables”, espère l’OMS.

Les cinq conseils de l’OMS pour éviter le pire

Afin de mettre fin à la phase aiguë qui touche actuellement l’Europe et l’Asie, le directeur général de l’OMS énumère cinq éléments clés sur lesquels les pays doivent investir cette année. Le premier : “la surveillance, les laboratoires et le renseignement de santé publique”. Vient ensuite “la vaccination, la santé publique, les mesures sociales et les communautés engagées”, suivi de “la poursuite des soins cliniques contre le Covid-19 et la recherche de systèmes de santé résilients”, et enfin Des “outils” d’”égalité d’accès” et de “coordination” des Etats pour passer de la gestion d’urgence à la prise en charge de longue durée des maladies respiratoires. “Les efforts pour vacciner 70% de la population de chaque pays restent essentiels pour contrôler la pandémie, la priorité étant donnée aux agents de santé, aux personnes âgées et aux autres groupes à risque”, a conclu l’ONU. Maria Van Kerkhove, Madame Covid pour l’OMS, a souligné que même sous sa forme actuelle “le virus a encore beaucoup d’énergie”.