Publié à 13h57
                Henri Ouellette-Vézina La Presse             

“À part deux cônes oranges, aucune mesure de protection du public n’a été prise pour limiter l’accès des piétons au chantier et pour assurer la sécurité des passants”, ont insisté la mère de la victime, Diane Pharand, et sa sœur, Sarah-Hélène Gaudreau. le procès déposé devant la Cour suprême ces derniers jours. Selon eux, le décès de M. Gaudreau est directement attribuable à des mesures de sécurité « manifestement insuffisantes, voire inexistantes ». “C’est donc une erreur grossière qui laisse présager une négligence, une négligence inadmissible et grossière”, réaffirment les deux femmes. Jean-Philippe Gaudreau se promenait innocemment dans son quartier de la place Saint-Hubert dans l’après-midi du 30 août 2019, lorsqu’il a subi une blessure mortelle à la tête. Il aurait été heurté par des débris projetés lors du sciage d’un morceau de béton par des employés de l’entreprise d’aménagement paysager Promoter inc. Transporté d’urgence à l’hôpital dans le coma, M. Gaudreau a ensuite subi une opération au cerveau mais est décédé le lendemain. PHOTO DE FACEBOOK Jean-Philippe Gaudreau L’un des inspecteurs du travail dépêchés sur place a rapidement mis le chantier à l’arrêt lorsqu’il a constaté qu’il ne respectait pas les règles de sécurité, selon un rapport de la Commission des normes, de l’égalité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

“Insouciance irrégulière”

Dans son rapport déposé en février dernier, la coroner Marie-Pierre Charland a conclu que le décès était accidentel, mais a soutenu que l’absence de périmètre de sécurité autour du site et une mauvaise utilisation de la scie avaient contribué au décès de l’homme de 36 ans. -vieil homme. La mère et la sœur de la victime, quant à elles, se plaignent que la Municipalité et les trois sociétés qui gèrent le site – il s’agit d’Eurovia, le sous-traitant de Bau-Québec et le sous-traitant de ce dernier, Paysagiste Promovert – “ont fait preuve d’un mépris téméraire et téméraire pour le respect des droits d’autres”. Promovert a également payé une amende de 2 400 $ à la CNESST après les événements. De plus, les proches du défunt font valoir que tous les concernés étaient pourtant “parfaitement conscients des conséquences immédiates et naturelles ou du moins hautement probables que leurs agissements fautifs pouvaient engendrer”. Ils réclament un total d’environ 719 000 $ à la Ville, ainsi qu’aux trois compagnies, pour divers dommages punitifs, moraux ou compensatoires, notamment pour les frais funéraires et les souffrances émotionnelles et physiques qu’ils ont subies. La Ville de Montréal et les trois entreprises impliquées ont refusé de commenter l’affaire lundi, affirmant qu’elle est toujours devant les tribunaux.

recommandations

Dans son rapport, la coroner Charland avait recommandé que Bau-Québec et Promovert, afin de « protéger le droit à la vie », « prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection du public lors de travaux sur un chantier de construction, tel que prévu dans le Règlement sur la sécurité Code des travaux de construction, afin d’éviter la répétition d’un tel événement”. La CNESST avait retenu trois causes pour expliquer le décès. Premièrement, la scie à béton aurait été en contact avec du métal et aurait été utilisée sur un arbre à 45 degrés, ce qui n’a pas suivi les instructions du fabricant de l’outil. L’accusation note également que la lame de scie a été “placée à l’envers dans le bon sens de rotation”. Le constructeur a alors préconisé une distance de sécurité de 15 mètres autour de l’ouvrage, qui n’a pas été respectée. Il n’y avait pas de signalisation pour les véhicules ou les piétons à ce moment-là, car les ouvriers ont apporté des corrections mineures, alors que les travaux auraient déjà dû être terminés. Avec Isabelle Ducas et Philippe Teisceira-Lessard, La Presse