A entendre les responsables centraux d’Arles (Bouches-du-Rhône) auditionnés mercredi 30 mars par la commission juridique de l’Assemblée nationale chargée de faire la lumière sur l’attentat mortel du 2 mars contre Yvan Colonna, Franck Elong Abé, l’assassin du prisonnier corse, a été un djihadiste pacifique et irréparable. Plus de trois semaines après les faits, et pendant près de trois heures, Corinne Puglierini et Marc Ollier, l’ancien directeur de la prison et son successeur, ont tenté de déblayer ce dossier inflammable.
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Si M. Ollier a pris ses fonctions la veille de l’attentat, et ne connaissait donc ni Yvan Colonna ni Franck Elong Abé, Mme Puglierini a quitté les siens le 17 février et a eu tout le loisir de se pencher sur le cas du vétéran afghan. Citant des informations le décrivant comme “discret”, “calme”, ”poli” à son arrivée à Arles en octobre 2019, il n’a relevé aucun signe de danger particulier dans le comportement du détenu. De ce fait, M. Elong Abé a suivi un séminaire de formation “jardinage et verdure”, qui a finalement été abandonné faute d’appétence pour le sujet, puis nommé assistant sportif en septembre 2021 – une mesure qui n’a été entravée par aucun règlement pénitentiaire. , a-t-il rassuré – et a également pu profiter des rendez-vous avec Pôle emploi en vue de sa libération, prévue fin 2023.
“Troubles de la personnalité”
Tout au plus, remarquait l’ancien directeur du foyer central d’Arles, comme s’il s’agissait d’alertes anodines, Franck Elong Abé « refusait, selon une assistante sociale, d’avoir le moindre contact avec sa mère, au Cameroun, qui ne partage pas son “idées fondamentalistes” et apparaît “ancré dans ses idées”, selon un expert de la radicalisation carcérale. Concernant l’absence d’accès à l’Espace d’évaluation de la radicalisation (QER), auquel les TIS (terroristes islamistes) devraient théoriquement se soumettre, il “a présenté des troubles de la personnalité très importants” pour espérer un quelconque bénéfice. De telles explications, agrémentées de réflexions sur la configuration des lieux, la durée du black-out de la vidéosurveillance le jour de l’attentat, le taux d’absence très élevé de 50 jours par an et par agent dans le pénitencier, n’ont pas manqué de surprendre les membres actuels. . “Parfois, j’ai du mal avec les réponses que vous donnez”, a déclaré Laurence Vichnievsky (MoDem, Puy-de-Dôme), qui s’est interrogée sur le portrait de Franck Elong Abé peint par Mme Puglierini, une détenue qui “s’est miraculeusement calmée” quand a été emmené à la maison principale d’Arles après un voyage extrêmement chaotique en prison. Il ne vous reste plus qu’à lire 49,61% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.