Le procureur demande également “la confiscation de son immeuble qui est sa résidence principale”, ainsi que “la confiscation de tous les biens confisqués” au cours de la procédure. Avant son arrestation il y a dix ans, Lionel Guedj était à la tête de la clinique dentaire la plus lucrative de France, avec un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros, lui permettant d’acquérir immeubles, oeuvres d’art et autres voitures de luxe.

“Un plan machiavélique”

Pour le procureur, il n’y a aucun doute sur le mobile de ce dentiste, qui a enchaîné les patients à un rythme effréné, exigeant, si les règles de l’art étaient respectées, 52 heures par jour selon l’expert. “Qu’est-ce qui a fait que la rectifieuse Guedj était si préprogrammée dans un design aussi machiavélique?” Argent, profit optimal, lance Marion Chabot. L’argent est le carburant de Lionel Guedj. A aucun moment nous n’avons cherché de traitement. Des soins opportuns et de qualité n’ont pas été recherchés. » Et à blâmer : « Le Dr Guedj avait une compréhension très personnelle de cette notion de rapport bénéfice-risque : ils prenaient les bénéfices et laissaient tous les risques à leurs patients. Beaucoup dans les partis politiques souffrent encore d’abcès et autres kystes, dix ans après la première plainte dans cette affaire. Une « rectifieuse » que Marion Chabot qualifie même de « politique industrielle de Guedj avec un mode de fonctionnement incontestablement standard pour les 327 parties civiles en cause ». Une “méthode cynique et insidieuse” analysée pendant les six semaines d’un essai d’urgence, qui consistait à neutraliser en quelques années au moins 3 900 dents chez des centaines de patients, pour construire des ponts fructueux sur eux, quel que soit leur état de santé.

“C’est ainsi qu’une proie est capturée”

“Le mécanisme parfaitement amélioré n’est rien d’autre qu’un stratagème pour s’appuyer sur une stratégie : celle de l’immense promesse du travail prothétique le plus lucratif”, explique Marion Chabot. Et cela repose aussi sur une tactique : l’anesthésie de la conscience du patient dès le début. » C’est pourquoi Lionel Guedj, à la personnalité décrite comme “froide, sans aucune empathie”, est accusé de “se mettre brusquement au travail, dès le premier rendez-vous, pour mieux tenir le patient et le rendre dépendant des plans de traitement”. “On ne peut pas revenir en arrière”, a déclaré Marion Chabot. La proie est capturée. Il est obligé d’aller jusqu’au bout. Le mal était alors fait. On est face à une systématisation des dégâts ou du mal fait lors de l’exécution du plan de traitement. » Dans cette entreprise, Lionel Guedj a agi avec son père, également dentiste, Jean-Claude Guedj, selon le procureur qui parle même d’une “association de malfaiteurs”. “Jean-Claude Guedj vient vous expliquer qu’il n’a rien vu, il n’a rien entendu, il a égorgé le procureur Michel Sastre. Mais de nombreuses victimes qui passaient devant ce bar l’ont vu dans ce bureau. “Pendant l’exploitation pilote du moteur Guedj, Lionel et Jean-Claude s’adaptent en permanence pour garder la trace”, précise Marion Chabot. Aussi, “compte tenu de son rôle plein et entier aux côtés de son fils”, le procureur requiert la peine de quatre ans et un an d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une amende de 150.000 euros et d’une interdiction d’exercer la profession de dentiste à l’encontre de Jean. -Claude Guedj. Des peines sévères prononcées avec un silence surprenant, tant de la part des accusés que des nombreux citoyens présents. La décision de justice sera certainement réservée, suite aux plaidoiries de la défense prévues cette semaine.