« Il y a 8 000 chauffeurs d’autobus scolaires portés disparus pour la rentrée. L’alerte lancée en juin par la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) a fait le tour des médias et suscité des inquiétudes. Les élèves se retrouveront-ils sans entraîneurs ? Les parents devraient-ils perturber leur propre emploi du temps pour amener leurs enfants à l’école ? Les semaines passent, la rentrée approche, la panique grandit. “Environ 20% des élèves transférés risquent de ne pas avoir de bus à la rentrée”, estime Anne-Gaëlle Simon, déléguée générale adjointe à la FNTV. Si les autorités locales ont anticipé le problème depuis des mois, l’organisation de la rentrée n’est pas encore bouclée. “C’est un projet d’extrême proximité, fait par les dents, impossible à appliquer de manière généralisée”, selon les Régions de France, l’institution qui les représente. Lire les explications : L’article est destiné à nos abonnés Travail à temps partiel, bas salaires, âge permis D… les multiples causes de la pénurie de chauffeurs scolaires
Pour l’instant, personne n’évoque la partie suppression de ligne, l’école reste une “priorité”. Au pire, les communes contactées par Le Monde envisagent de fusionner les lignes ou d’aménager les horaires à la rentrée “si la situation l’exige”. Des solutions de dernier recours qui pourraient perturber le fonctionnement des écoles. “Organiser un lycée en fonction des problèmes de transport, c’est toujours compliqué”, rappelle Florent Martin, directeur d’un lycée polyvalent d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), qui craint de voir ses programmes bouleversés à la dernière minute.

Un car scolaire en Normandie

La pénurie touche tout le territoire. Chaque région connaît un manque de personnel plus ou moins important. En Auvergne-Rhône-Alpes, nous recherchons 1 000 chauffeurs. En Occitanie, pas moins de 550. Dans les Hauts-de-France et les Pays de la Loire, 400 sont portées disparues. Malgré ces chiffres inquiétants, les conseils régionaux – titulaires de la compétence “transports” depuis la rentrée 2019 – veulent se rassurer sur le fait que les campagnes massives de recrutement commencent à porter leurs fruits. Plus de 300 chauffeurs de bus ont été recrutés cet été en Normandie, réduisant le manque à gagner de la région à 70 postes vacants. Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie, a promis que “le service sera assuré dans des conditions normales à partir de septembre” grâce au recrutement de 300 chauffeurs. Avec 150 postes vacants, la Nouvelle-Aquitaine reconnaît une situation tendue “sans être catastrophique”. Pour recruter, les districts ont mis les bouchées doubles : forte mobilisation, primes d’attractivité, formation entièrement financée, augmentation de salaire de 5 %, etc. Il vous reste 64,57% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.