“La proposition a du sens dans la société, elle ne vaut pas tout exclure, elle est alors destinée à permettre la réinsertion”, a poursuivi le président de la République, demandant “de ne pas alimenter l’effort” dans un contexte mondial déjà difficile. “Il y a des intangibles, des immuables que nous devons défendre et je félicite les ministres qui ont aussi pris la parole pour rappeler l’importance d’un ordre équitable, on ne peut pas tout faire”, a insisté le chef de l’Etat.
Un projet endossé par l’équipe du ministre
Mais le garde des sceaux a aussi été visé quand Emmanuel Macron a appelé ses ministres à être “sérieux” et “fiables”. Elle est ainsi au cœur des critiques depuis qu’une polémique a éclaté autour d’une course de karting organisée à la prison de Fresnes. “Si j’avais su qu’une compétition de karting était organisée, j’aurais mis un veto clair (…) je n’en ai jamais été informé”, a également déclaré le ministre de la justice à la presse mardi après-midi. Bien qu’il n’ait pas été personnellement informé de tous les détails, diverses enquêtes journalistiques ont indiqué que ses équipes avaient en revanche avalisé le projet. Trois équipes – composées de prisonniers, de gardiens et de citadins – avaient été mises au défi d’épreuves, de karting, de mime ou encore de tir à la corde au-dessus d’une piscine, dans le cadre d’une opération caritative. Seuls deux prisonniers ont participé à la course de kart. L’événement a également été diffusé dans la presse en juillet, sans attirer l’attention. Mais c’est la publication d’une vidéo supprimée depuis sur YouTube qui a suscité des critiques de la part de la droite et de l’extrême droite, blâmant la dépense de l’argent public pour le divertissement des condamnés et les appelant à “penser aux victimes”. Le député LR Alexandre Vincendet, condamné en novembre 2020 pour violences sur son enfant, a déclaré que s’il était ministre de la Justice, “il ne serait plus le directeur de la prison de Fresnes”. Cependant, aucune dépense publique n’a été encourue pour la création du projet. Plusieurs avocats ont plaidé pour leur part les conditions de détention à la prison de Fresnes, qui sont insalubres, surpeuplées et où les détenus passent 22 heures sur 24 dans leurs cellules.