Ambiance campagne enfin. Trois jours après son déplacement à Dijon, au cours duquel il avait fait ses premières affluences en tant que candidat, Emanuel Macron est allé à nouveau à la rencontre des habitants et des commerçants, jeudi 31 mars, lors d’un déplacement à Fouras (Charente Maritime). Dans cette ville majoritairement retraitée, dirigée par le maire Les Républicains (LR), le candidat à la présidentielle a reçu un accueil plutôt chaleureux, à coups de bâtons – “Tu es le meilleur, sans aucun doute”, “Bonne chance !” – et les inévitables demandes de photos souvenirs. Mais pas seulement. Déserts médicaux, problèmes de logement, fin de vie mais aussi retraite à 65 ans… A dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, M. Macron a été confronté à des protestations et des cris de rage, en tous genres. Interrogé à de nombreuses reprises sur l’affaire McKinsey, qui embarrasse l’exécutif, il a répondu agacé à une femme : “La campagne doit être un pouvoir d’achat, comment on résout les problèmes de sécurité, comment on sort de la guerre. Ne le mettez pas dans un faux sujet ! avant que les cris n’éclatent. “Trahison politique, inaction climatique ! crie un groupe de jeunes rappelant à tous le but de la visite présidentielle. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Utiliser McKinsey Consulting : Honte au gouvernement dix jours avant le premier tour
Accusé par le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Yannick Jadot de “ne rien faire” pour sauver la planète durant son quinquennat, M. Macron est venu défendre son histoire écologique et préciser les mesures qu’il envisage. à postuler dans ce domaine en cas de réélection. Est-il accusé de mener une politique des “petits pas”, manquant d’ambition ? Il préfère voir le verre à moitié plein et mettre en avant ses réalisations, comme quitter l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ou le quartier commerçant d’EuropaCity, au nord de Paris. le doublement des terres agricoles biologiques. la création de 13 000 kilomètres de pistes cyclables ou la réouverture de 17 000 kilomètres de voies ferrées. Lire aussi Article pour nos abonnés Notre-Dame-des-Landes veut conserver son visage révolutionnaire
“Nous avons doublé le taux de réduction des émissions de gaz à effet de serre au cours des cinq dernières années”, a-t-il déclaré dans un discours de 30 minutes au milieu de la place du marché de la ville, où l’État investit pour nettoyer une ancienne décharge. Des mesures jugées largement insuffisantes par les associations de protection de l’environnement, face à “l’urgence climatique”.

Prime de conversion

Mais M. Macron n’a pas l’intention de lancer une répression radicale contre la dissidence. Des travaux d’isolation ont été réalisés sur 800 000 logements. Son objectif est de poursuivre cet effort à raison de 700 000 par an. Suite à la prime à la conversion, qui a permis à un million de personnes d’échanger leur ancienne voiture contre un véhicule moins polluant, il propose de créer un service de location de voitures électriques à moins de 100 euros par mois. La « carbonisation » de la consommation d’énergie implique, selon lui, une augmentation de la production des « énergies renouvelables », à savoir la construction d’une cinquantaine de parcs éoliens offshore d’ici 2050 et, principalement, la création de six nouveaux réacteurs nucléaires. Une option qui a été contestée par Greenpeace, qui a annoncé le dépôt d’un recours “pour excès de pouvoir” devant le Conseil d’Etat. Vous devez lire 37,28% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.