Abdeslam fait démissionner sa “honte”
Salah Abdeslam continue de répondre aux questions de Me Josserand-Schmidt. Il lui a répété qu’il avait renoncé à manipuler sa ceinture explosive. “J’ai dit que j’avais laissé ma ceinture, pas par lâcheté, pas par peur, mais je ne voulais pas, c’est tout”, a déclaré l’accusé. Ce sera la dernière question à laquelle répondra Salah Abdeslam. Pourquoi a-t-il dit à son retour en Belgique que sa ceinture explosive était défectueuse ? “J’avais peur du regard des autres, j’avais 25 ans, c’était tout. J’avais juste honte.” 15:31
Abdeslam dit qu’il n’a pas planifié les attentats
Comme Mohamed Abrini l’a dit hier, Salah Abdeslam dit qu’il n’avait pas prévu les attentats du 13 novembre. Après un moment d’hésitation, le président accepte de redonner la parole à Me Josserand-Schmidt qui se souvient que l’accusé venait d’accepter de lui répondre. – “Êtes-vous d’accord pour continuer notre échange ?”, lui demande-t-elle devant la nervosité du président qui regrette la durée de son discours. “Je voudrais continuer notre échange, sans vouloir manquer de respect à Mme au tribunal non plus.” Il l’avait précédemment interrogée sur sa rencontre du 10 novembre 2015 avec sa compagne au cours de laquelle il avait pleuré. “Le jour où j’ai pleuré, quelques larmes ont fini par couler dans mes yeux, à ce moment-là il m’avait parlé de projets d’avenir. Il parlait d’enfants, de plans d’appartement.” “A ce moment-là, je savais que j’allais en Syrie parce que c’était ce qu’ils m’avaient proposé, poursuit-il. J’avais proposé des services qui pouvaient me poser de sérieux problèmes, le mieux pour moi était d’aller en Syrie.” “On peut comprendre que vous n’ayez pas eu la perspective de porter une ceinture le 10 novembre”, demande l’avocat. “C’est quand je vais en France louer l’appartement, quand je reviens, mon frère me dit qu’Abdelhamid Abaaoud est là et qu’il veut me rencontrer. Quand je vais le voir, tout change là-bas.” Une telle décision « mûrit », note l’avocat. “Évidemment pas parce que je ne suis pas allé jusqu’au bout”, a répondu l’accusé. 15:21
Salah Abdeslam justifie son silence par un jugement “injuste”
Salah Abdeslam accepte de répondre aux questions de l’avocat. D’abord pour parler de son frère et ensuite pour revenir sur les motifs de son silence. « Je ne veux pas m’exprimer aujourd’hui, je sais que m’exprimer ou me taire n’est pas du tout inutile, commence l’accusé. On vous demande de juger cette affaire, mais nous sortons ces faits de leur contexte. écoutez les 6 enfants de cette femme, ses parents, son oncle et sa tante car ils sont morts dans un bombardement français. ce que vous avez fait, vos jugements ne seront pas justes”. Le président a souligné que pour qu’une justice “équitable” ait lieu, “nous avons besoin d’explications les uns des autres”. 15:15
“Vous pouvez me répondre ça”, plaide un civiliste
Josserand-Schmidt, avocate des partis politiques, tente également de faire parler Salah Abdeslam. Elle lui rappelle qu’elle avait promis lors d’un précédent interrogatoire de répondre à ses questions. L’accusé lui sourit, sans encore répondre. Puis elle commence la liste de ses questions. “Vous pouvez me répondre”, dit-elle, en lui demandant s’il avait vu le dossier avant le procès. Salah Abdeslam hoche la tête. Idem lorsqu’elle lui demande s’il a vu les photos des scènes des attentats. “Vous voyez, ce ne sont pas forcément des questions qui sont posées pour vous piéger mais pour chercher à comprendre, à vous comprendre”, a déclaré l’avocat. Me Josserand-Schmidt teste sa voix personnelle en l’interrogeant sur sa dernière rencontre avec sa fiancée le mardi 10 novembre 2015. « Savez-vous que vous allez la faire souffrir ? Avez-vous pensé aux troubles qui résulteront de ces couples qui vous arracherez-vous l’un à l’autre ? 15:00
Le procureur général ne croit pas au “terroriste tombé du ciel”
Le procureur général énumère point par point des preuves que, selon l’accusation, Salah Abdeslam n’était pas un “terroriste tombé du ciel ou nommé par votre frère”. Il veut comme preuve les testaments rédigés par l’accusé dans lesquels il indique qu’il a participé à la cellule d’attentats “pour Allah et par choix personnel”. “Il n’y a aucune raison pour Brahim Abdeslam le soi-disant marionnettiste. Je trouverais la logique de propos peut-être plus développés sur l’influence de votre frère”, note le juge. Pour le procureur général, Salah Abdeslam était « comme les autres déterminé. “Ils n’étaient pas les candidats manquants.” Nicolas Le Bris souhaite interroger l’accusé sur son état mental. “Comment avez-vous pu être si silencieux le 12 novembre dans votre cachette, en train de manger avec vos amis, alors que le lendemain, vous et les autres alliez ruiner tant de vies.” 14:48
“La lâcheté est le signe des terroristes”
Comme dans le préambule, la conclusion du discours de l’avocat général est inconciliable. Ne répondant pas aujourd’hui, le juge a relevé que “la lâcheté est vraiment le signe des terroristes”. “Vous n’avez pas le courage, vous avez eu l’occasion de donner des réponses après votre saganaki lors des dernières audiences. C’est vraiment de la lâcheté, je n’ai pas d’autre expression.” 14:34
Abdeslam “joue la star”, tacle le procureur général
Les propos du procureur général sont durs pour Salah Abdeslam qui a choisi de garder le silence aujourd’hui. “Une remarque : Salah Abdeslam joue la star, il aime taquiner, il est content de se taire et de voir la frustration des victimes”, a déclaré Nicolas Le Bris. Le procureur général a “une pensée pour les victimes”. “C’était une journée importante qu’il a promis de s’expliquer, il ne le fait pas, c’est son droit.” 13:41
« Une réponse ? Le président essaie. Pas de réponse… »
Le président a poursuivi son allocution. Depuis que Salah Abdeslam s’est assis dans le box de l’accusé, il est revenu sur les faits en posant les questions qu’il aimerait poser à l’accusé. “Si vous changez d’avis, serrez la main…” Le juge souhaite l’interroger sur l’origine de l’argent versé sur le compte bancaire du prévenu peu avant les attentats, sur une éventuelle rencontre avec Abdelhamid Abaaoud avant les attentats ou encore sur la location des repaires des terroristes à Bobigny et Alfortville. « Une réponse ? Le président essaie. Pas de réponse… » 13:31
“Je n’arrive plus à l’atteindre”, dit Salah Abdeslam
Le président du tribunal correctionnel tente de faire changer d’avis Salah Abdeslam, qui refuse de répondre aux questions. Il lui rappelle que depuis le début du procès, il s’explique et dit qu’il ne comprend pas ce changement de cap. “J’ai fait un effort, j’ai été silencieux pendant 6 ans et ce n’était pas facile”, répond très calmement l’accusé. C’était la position que je voulais prendre, mais j’ai changé d’avis. J’ai dit des choses, je me suis exprimé aux victimes, avec respect et je ne veux plus m’exprimer. Je ne peux plus. “ Il poursuit toujours aussi calmement : “C’est vrai, j’ai de nombreuses raisons et ce n’est pas pour être traité de provocateur que je ne veux pas en parler.” “Vous savez, cela peut être interprété différemment”, s’est interrogé le président, lui rappelant que les déclarations faites la veille par l’ami d’Abrini n’étaient pas “défavorables”. 13:22
Salah Abdeslam exerce son droit au silence
“Monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour, bonjour à tous aujourd’hui, je veux exercer mon droit de garder le silence”, a déclaré d’emblée Salah Abdeslam. Debout à l’intérieur du box, vêtu d’un polo noir, l’accusé a répété qu’il ne voulait pas s’expliquer, malgré l’insistance du président du jury. “C’est votre droit, mais ce n’était pas prévu, le juge est désolé. Je me permets d’insister, c’est important pour tout le monde.” 12:41
Les partis politiques n’attendent rien d’Abdeslam
Même si la salle d’audience est pleine ce mercredi, les civils n’attendent pas grand-chose des déclarations de Salah Abdeslam. Lors de son dernier interrogatoire début mars, au cours duquel il avait frôlé l’arrogance, l’accusé avait assuré par ailleurs : “On attend beaucoup de moi et je n’ai pas les informations” qu’attendent les civils, dit-il. Les civils “veulent des informations que je n’ai pas”. Retrouvez ici notre article sur la frustration des partis bourgeois. 12:36
La question centrale de la zone explosive d’Abdeslam
Une question demeure : Salah Abdeslam a-t-il abandonné l’activation de sa zone explosive ou le dispositif n’a-t-il pas fonctionné ? Ce dernier a été retrouvé dans une poubelle à Montreux, au sud de Paris, après que le terroriste ait laissé son véhicule dans le 18e arrondissement de la capitale. Lors de son interrogatoire en février dernier, l’accusé avait déclaré avoir “battu en retraite”. Une version contestée par le parquet. D’abord, parce que le communiqué de presse de l’organisation État islamique (EI) évoque un attentat “dans le 18e arrondissement”, où la voiture a été retrouvée, et qui n’a pas eu lieu. Alors pourquoi les experts ont-ils trouvé que la courroie était défectueuse. Enfin, parce que Salah Abdeslam aurait dit à plusieurs proches que cela n’avait eu aucun effet. 12:32
Abdeslam a repoussé Abrini
Hier, Mohamed Abrini a été longuement interrogé par le tribunal correctionnel dans les jours …