Une scène hexagonale, entourée de bleu-blanc-rouge, a été placée au milieu des tribunes de la Paris Défense Arena. Pendant près d’une heure, l’annonceur incite les 30 000 spectateurs à faire du bruit en tapant du pied, leur demandant de poser leur portable pour un “clap”, ivre de money time [moment décisif] incroyable » dans laquelle la France se trouverait, ce samedi 2 avril, à huit jours du premier tour de l’élection présidentielle… Sommes-nous en train de regarder un match de boxe, un concert ou plus simplement une émission politique américaine ? Il serait douteux qu’une brochette de Premiers ministres – anciens ou actuels – n’ait pas pris place au premier rang. Jean-Pierre Raffarin, Manuel Valls, Edouard Philippe et Jean Castex sont présents, aux côtés de l’actrice Carole Bouquet, du réalisateur Claude Lellouch ou de la productrice Dominique Besnehard, pour assister au premier – et dernier – meeting de campagne d’Emmanuel Macron avant le 10 avril. La voix du président de la République résonne, comme descendue du ciel, dans des vidéos qui exaltent les souvenirs des précédentes élections de 2017 et des réformes de la quintessence. Des jeunes avec Macron, motivés par des guides de salle munis de mégaphones, réclament « Et un ! Tous les deux! Et encore cinq ans ! “Tout est fait pour obéir aux codes des terrains de sport, dans une salle qui a été rebaptisée l’après-midi ‘MacronArena’.” “C’est fini la politique de papa”, admire Eric Martel, un sympathisant.
Un discours attendu après une entrée en campagne retardée et ratée
“Je préfère le Parc des Princes”, crie un député de La République en marche (LRM), disqualifié de l’espace VIP, comme la plupart de ses collègues, au profit de “ceux qui disent du mal de Macron depuis des années”. les récents rassemblements du chef de l’Etat, comme Christian Estrosi, Hubert Falco et Renaud Muselier, à droite ou Jean-Pierre Chevènement, à gauche. Enfin, Emmanuel Macron descend dans les tribunes, au milieu de la foule et de la fumée, tel un boxeur avant le combat. L’annonceur a promis un discours “qui va nous faire tourner les cheveux”. Les attentes sont élevées, alors que la candidate du Rassemblement national, Marin Le Pen, rattrape son retard dans les sondages. Il faut retrouver le fil d’une campagne mal gérée, qui voit fondre, jour après jour, le chapitre des intentions de vote du candidat. Certains proches ont regretté son entrée ratée et retardée dans la bataille. De sa candidature, en passant par une “lettre aux Français” en creux, à la présentation de son programme, dont seules la réforme du système des retraites et les contreparties exigées du revenu de solidarité active (RSA) auront marqué les esprits, rien n’avait jusqu’ici été autorisé à installer le récit du candidat. Face aux élus et aux militants, le chef de l’Etat a donc cherché à redresser la situation. Il ne vous reste plus qu’à lire 69,55% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.