Plus de vingt-quatre heures après le meurtre de la fille de son principal idéologue, Vladimir Poutine n’a toujours pas réagi. Le président russe, qui n’aime jamais faire de commentaires virulents, est néanmoins sous pression. Daria Douguine, 30 ans, fille d’Alexandre Douguine, 60 ans, théoricien ultranationaliste souvent dépeint comme le cerveau derrière le lancement le 24 février de “l’opération militaire spéciale” en Ukraine, est décédée samedi soir 20 août dans une attaque en voiture piégée. Tous deux avaient plus tôt dans la journée participé à “Tradition”, un festival politique et culturel dans la grande banlieue de Moscou, où, au milieu du public, quelques figures conservatrices étaient invitées. Père et fille devaient rentrer ensemble. Mais au dernier moment, décidant de partir dans un autre véhicule, Alexandre Douguine aurait confié sa voiture à Daria Douguina. Quelques minutes plus tard, le Toyota Land Cruiser a explosé. La jeune femme est décédée sur le coup. Des images ont montré son père arrivant sur les lieux avec ses mains sur son visage combattant les flammes. Lire aussi : Article pour nos abonnés En Russie, le nouveau souffle des idéologues
Aucun suspect n’a été identifié et personne n’a revendiqué l’attaque. Il semble probable que l’attaque visait Alexander Dougin et non sa fille. “Tout indique que le crime a été planifié à l’avance et qu’il a fait l’objet d’un contrat”, assure la commission chargée des principales enquêtes criminelles. a confirmé qu’un engin explosif avait été planté du côté du conducteur sous le plancher de la voiture, qui a été laissée sans surveillance pendant plusieurs heures sur le parking du festival. Des proches disent que M. Douguine et sa fille avaient récemment reçu des menaces mais qu’ils ne se sentaient pas en danger. Les enquêteurs disent qu’ils n’écartent aucune preuve à ce stade. Une enquête pour meurtre a été ouverte. Journaliste et politologue, qui utilise régulièrement un pseudonyme, Daria Duguina venait d’écrire un article sur les questions militaires à l’issue d’un forum militaire organisé la semaine dernière en présence de Vladimir Poutine. Il a notamment écrit que les événements de Bucha – au nord de Kiev – en février-mars – la zone a été occupée pendant un mois par les troupes russes avant d’être libérée par les forces ukrainiennes – étaient « une dramatisation avec des cadavres de personnes se faisant passer pour des victimes ». . Une version défendue par Moscou, contestée par l’Ukraine et l’Occident.

Kyiv nie toute implication

La jeune femme, qui avait été placée sur la liste des sanctions individuelles par Londres depuis juillet pour avoir fait de la “désinformation sur l’Ukraine”, s’est régulièrement exprimée auprès des médias pro-Kremlin pour critiquer l’Occident et soutenir l’attentat. Il le considérait comme un “choc des civilisations”. Daria Duguina a conclu l’un de ses écrits récents en faisant écho à la rhétorique du Kremlin : « Le fascisme a subjugué tout l’Occident. La Russie est une île de liberté. » Vous avez lu 41,17% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.