Dans un souci de transparence et pour tenter de mettre fin à la polémique créée par la diffusion, le 18 août, sur YouTube, d’images d’une course de karting à l’intérieur de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), Eric Dupond- Moretti a décidé de partager avec la presse mardi 23 août le résumé de l’enquête administrative qu’il avait ordonnée. Ce document de neuf pages vise avant tout à montrer que ni le ministre de la Justice ni son cabinet n’avaient été sollicités ou informés au préalable de cette activité “Kohlanness”. Le contraire serait surprenant étant donné que des activités très différentes sont organisées dans les 187 prisons du pays. Cette demi-journée a réuni, le 27 juillet, une série d’animations ludiques et sportives (quizz, tir à la corde au-dessus d’une piscine, karts), dix détenus, dix surveillants pénitentiaires et dix jeunes de la ville de Fresnes. C’est aussi l’équipe des encadrants qui l’a emporté. Le premier prix, 1 700 €, est allé au club dont ils portaient les couleurs, Arc-en-ciel, créé en mémoire d’un encadrant qui s’est suicidé. Les associations Relais parents-enfants et Unitess au profit des jeunes, défendues par les deux autres groupements, ont hérité des deuxième et troisième prix (650 euros et 350 euros). A lire aussi : Polémique après le karting dans les prisons de Fresnes : la production “Kohlanness” supprime sa vidéo
Le financement par la fondation pénitentiaire de cette “opération purement caritative au profit d’associations dont l’action vaut la peine” s’est limité à ces prix, lit-on dans le rapport signé par le secrétaire général du ministère et le directeur adjoint de l’administration pénitentiaire. “Le coût de l’événement a été entièrement pris en charge par le club Unitess”, souligne-t-il. Une manière de répondre aux critiques apparues sur les réseaux sociaux concernant le détournement de l’argent des contribuables. Quant au mode de sélection des détenus ayant participé à l’opération, il “correspond au fonctionnement tout à fait classique lorsqu’il s’agit d’une activité socio-culturelle ou sportive organisée en détention”. En d’autres termes, le comportement en garde à vue et l’investissement dans l’éducation ou le travail sont pris en compte dans l’évaluation avant de pouvoir bénéficier d’une telle carotte, y compris les personnes emprisonnées pour crime.

“Erreur d’évaluation”

De son côté, le responsable, Jimmy Delliste, qui a entendu parler de cette enquête administrative, a reconnu avoir “fait une erreur de jugement” et avoir été dépassé par les conséquences médiatiques de l’incident. Il vous reste 57,9% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.