franceinfo : Je pense que tu as facilement les larmes aux yeux. Avez-vous été bouleversé par cet Oscar pour Coda, un transfert de la famille Belier ? Éric Lartigau : Certainement. C’était très touchant. C’est un film sur le fait de parler d’être ensemble. Surtout en ce moment, en ces temps inhibiteurs que nous vivons, il y a quelque chose qui nous rassemble sur la question de la diversité, à la lumière de la famille et de cette communauté de sourds, qui est très importante. Êtes-vous fier de regarder votre adaptation cinématographique des Oscars à Hollywood aujourd’hui ? Fierté, je ne sais pas. En tout cas, je suis très contente : pour Sian Heder, la réalisatrice, pour Emilia Jones, pour Marlee Matlin, qui joue la mère de Louane dans le film, et pour son père, Troy Kostur, qui a remporté l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. . C’était une sorte de hit absolument incroyable. Vous n’avez pas participé à ce remake américain de la famille Bélier. Était-ce votre souhait ou ne vous a-t-il pas été proposé ? Je voulais mettre ça dans mon contrat : s’il y avait un ajustement dans un pays, je ne voulais absolument pas mettre la main dessus car je sais ce qu’est un ajustement. Le manager ou le manager doit le saisir. Tout le monde a un but. De toute façon, ce sera différent. D’autres acteurs, sinon le réalisateur… Il l’a emmené à la mer, à l’océan, en bateau et à la pêche. Nous étions le tracteur et les chèvres ! [Rires]. Mais l’important, c’est que le film continue. C’est ce qui est très beau. Sian Heder doit être dans un nuage neuf. Rêviez-vous que La famille Bélier, en tant que film français à l’époque, aille aux Oscars ? Ne regrettez-vous pas qu’un réglage soit nécessaire ? Non non. Je pense qu’ils ne pouvaient pas, mais j’avais déjà un très beau cadeau : Steven Spielberg a déclaré hier soir que La Famille Bélier – qu’il avait vu alors – était l’un de ses films préférés de ces dernières années. C’est une leçon à Dallas de toute façon ! Il faut se rappeler que l’approche n’est pas la même puisque vous avez invité les acteurs non sourds, Karine Viard et François Damiens, alors que les Américains ont choisi des acteurs vraiment sourds. Pourquoi avez-vous fait ce choix à ce moment-là ? Parce que c’était un film. Les acteurs et acteurs peuvent jouer le rôle d’un juge, d’un avocat, d’un meurtrier, d’un tueur en série, d’un pilote de chasse ou d’une personne trisomique. On l’a vu avec Dustin Hoffman trisomique ou autiste. Le thème principal de cette émission est cette sorte de mur qu’on a devant les gens et que le seul don qu’on a c’est la chanson, ce qui est quand même paradoxal. Ses parents continuent de la tirer vers le haut et de se rassembler devant le malentendu initial. C’était le thème de mon film. On peut imaginer que ce film aura un effet, comme dans le cas de la famille Bélier, sur l’émergence de la langue des signes et le quotidien des personnes qui ne peuvent ni s’entendre ni s’exprimer par le langage… Absolument. C’est vraiment un mur. La communauté sourde est très contrariée. J’ai entendu beaucoup de commentaires à ce sujet lors des projections. Mon cousin germain est sourd et a beaucoup de problèmes au quotidien. A partir du moment où l’on essaie de se mettre à la place d’un sourd, d’un aveugle ou d’un handicapé lourd, c’est très compliqué. De plus, lors des projections, les sourds étaient très contents qu’il y ait un tel pont. Ils disent que c’est merveilleux qu’ils soient des acteurs super célèbres parce qu’ils ont pris leur place, ils ont appris la langue des signes. Luan elle-même, je lui ai encore parlé ce matin au téléphone. Il m’a dit : “C’est fou, je n’arrête pas de parler aux sourds qui viennent me voir.” C’est merveilleux. Il m’a dit : “Maintenant, j’ai cette langue”. C’est merveilleux de pouvoir communiquer car ils échangent inévitablement des choses pour la vie avec les sourds. C’est très riche.