Eric Zemmour n’est pas le premier candidat dont les équipes réclament un scrutin secret qui pourrait surprendre. Nicolas Sarkozy en 2012 et François Fillon en 2017 avaient déjà évoqué la partialité dans les sondages. Les deux candidats de droite avaient également porté cette idée sur l’esplanade du Trocadéro, afin de mobiliser leurs troupes face aux mauvais scrutins. “Quand un candidat commence à parler d’un scrutin secret, ce n’est pas une bonne nouvelle”, a déclaré le sondeur Bryce Tentourier, responsable de l’institut Ipsos. “C’est un signe d’inquiétude ou d’anxiété.” Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos chez franceinfo Les partisans de son cas ont travaillé pour rendre la transcription réelle de cette déclaration disponible en ligne. “Il se passe quelque chose à côté des sondages et c’est pour cela que nous avons beaucoup de confiance dans ce second tour”, a déclaré dimanche 27 mars Bertrand de La Chesnais, directeur de campagne d’Eric Zemmour, à l’issue du meeting des candidats. “A chaque manifestation, à chaque meeting, à chaque meeting autour de notre candidat, nous sommes ceux qui ont réuni le plus de monde depuis le début de cette campagne présidentielle”, a déclaré le sénateur Sébastien Meurant, qui a récemment quitté Les Républicains pour rejoindre l’extrême bon candidat. Les sondages d’opinion réalisés par franceinfo confirment que l’élan revendiqué par les supporters d’Eric Zemmour est bien pris en compte. “Nous n’avons aucune preuve réelle qu’il y ait un scrutin secret pour lui”, a déclaré Mathieu Gallard, directeur d’études à l’institut Ipsos. “Je pense que c’est un vote très revendiqué, on l’a vu dimanche.” “Je n’ai pas l’impression que tous ces Français présents au Trocadéro aient eu honte de montrer qu’ils allaient voter pour Eric Zemour.” Mathieu Gallard, directeur de recherche chez Ipsos chez franceinfo Du côté des proches du candidat, on n’hésite pas à remettre en cause les sondages, qui sous-estimeraient les chances de l’ancien guerrier. “De nombreux sondages reconnaissent officiellement qu’il est compliqué de savoir comment se comporte réellement l’électorat d’Eric Zemour. Représentant de la Reconquête !. “Dans les sondages, il y a une règle de pondération par rapport à l’origine du candidat. Cependant, il n’y a pas d’arrière-plan.” Bertrand de La Chesnais, directeur de campagne d’Eric Zemmour chez franceinfo Parallèlement à ce prétendu scrutin secret pour Eric Zemour, ses partisans ont proposé un “vote gonflé pour Marin Le Pen”. Pour Dénis Cieslik, le candidat du Rassemblement national serait surestimé dans les sondages d’opinion. “En 2017, les sondages d’opinion ont également beaucoup augmenté aux élections régionales : la Coalition nationale devait remporter au moins quatre circonscriptions et n’en a finalement remporté aucune”, a déclaré Eric Zemour, un proche. Selon Brice Teinturier, cependant, une évolution technique a permis « pendant une dizaine d’années » de traduire plus fidèlement la réalité des vues. “Désormais, avec les sondages par internet et non par téléphone, il n’y a plus de relation psychologique où on n’oserait pas dire qu’on vote pour tel ou tel candidat. “Je ne crois pas à l’idée d’un scrutin secret dans le sens d’un scrutin secret”, a déclaré l’instituteur de sondage, qui observe une “interdiction totale des opinions” depuis dix ans. Cela exclut, selon lui, toute suggestion en faveur d’un candidat. D’autres partisans de son cas ont travaillé pour rendre la transcription réelle de cette déclaration disponible en ligne. “Pour le Brexit, il y avait un problème de mobilisation différentielle selon les pour et les contre du Brexit et, pour Donald Trump, des couches de la population n’étaient pas parfaitement intégrées”, a rappelé Brice Teinturier dans les sondages pré-vote. Le sondeur se veut prudent sur la présidentielle : “Il ne faut pas exclure que nous ayons, dans nos échantillons, des préjugés de représentativité”, note-t-il. Mais si nous avions identifié un problème d’échantillonnage [la manière dont les sondés sont sélectionnés]nous l’aurions réparé.”