Un homme, deux femmes, deux enfants. C’est le résumé, sur papier, des profils des membres de la famille tombés, tour à tour, du 7e étage de l’immeuble dans lequel ils vivaient, à Montreux, en Suisse. Examiné avec attention, ce drame familial qui a jusqu’ici coûté la vie à quatre des cinq membres – le jeune de 15 ans a survécu et se trouverait dans un état considéré comme “stable” – apparaît cependant sous un tout autre jour. . Selon les premières données de la recherche, en effet, la position du suicide collectif est privilégiée. L’absence de traces de bagarre, conjuguée à la présence d’un petit escalier sur le balcon de l’appartement où vivait la famille, ainsi que la chronologie des événements, suggèrent que les cinq occupants sont tombés volontairement, à tour de rôle, de l’immeuble. L’élément déclencheur du drame : le passage aux petites heures du matin de deux gendarmes devant l’appartement ce jeudi 24 mars, pour un problème d’entraînement à domicile de l’adolescent, afin d’exécuter son mandat d’arrêt. Quelques dizaines de minutes plus tard, le drame s’est produit.
“Assez pour remplir deux camions”
Selon des témoignages recueillis auprès de divers médias, la famille vivait isolée, comme coupée du monde, persuadée que la fin du monde était proche, comme en témoignent les très grandes quantités de cartons de nourriture retrouvés dans le logement. “Assez pour remplir deux camions”, selon un témoin. Au point qu’un banal passage des policiers au domicile familial peut pousser ses membres dans le drame… Pourtant, rien dans le parcours des “grands” de la famille ne présageait un tel destin. Le père, identifié comme étant Eric David, 40 ans, a été un élève particulièrement brillant durant ses études, au point qu’il est diplômé de la célèbre polytechnique. Selon son profil professionnel sur Linkedin, il aurait travaillé dans plusieurs ministères français en tant qu’informaticien après l’obtention de son diplôme. Il a été marié pendant près de 15 ans à Nasrine Feraoun, 41 ans, dentiste de profession. Elle n’est autre que la petite-fille de l’écrivain algérien Muloud Ferraun, proche d’Albert Camus en son temps.
“Ils ont brutalement rompu les liens”
Cependant, immédiatement après leur mariage, qui correspond à peu près à la naissance de leur fils, Alan, seul survivant du drame, “ils ont brutalement rompu les liens” avec tous leurs proches, “sans aucune explication”, a témoigné l’un des couples. beau-frère au JDD. Alors que le parcours de Nasrine Feraoun évoque une installation de dentiste en 2008 à l’Eure Vernon, elle aurait rejoint la Suisse en 2014 avec sa famille. Une date qui correspondrait grosso modo à sa seconde grossesse… C’est difficile à dire avec certitude, car le deuxième enfant du couple, une fillette de 8 ans, également décédée, n’était pas écrite au début et n’allait pas à l’école. Un être isolé, qui conteste aussi. Tout comme la présence du troisième adulte de cette actualité macabre : Narcissus Ferraun. Elle est la sœur jumelle de Nasrine. Selon les dernières recherches, elle était la seule à travailler en dehors du domicile familial. Ophtalmologiste de profession, il travaille depuis quelques mois à mi-temps à la Clinique de l’œil de Sion, en Valais. Les deux sœurs ont grandi dans un milieu relativement aisé, à Paris, fréquentant principalement le lycée aristocratique Henri-IV, tandis que le père, Éric David, a grandi dans les quartiers sud de Marseille, les plus célèbres de Marseille. ville. Comment la trajectoire de cette famille a-t-elle pu dévier si tragiquement ? La réponse à cette question se trouvera sans doute dans la question que les autorités pourront poser à Alan, l’adolescent de 15 ans, seul rescapé du drame, s’il se remet suffisamment de ses blessures…