SANCTIONS – C’est la première depuis le début de la guerre en Ukraine et l’invasion russe qui a débuté il y a une quarantaine de jours. Dans un communiqué publié en début de soirée, lundi 4 avril, le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’il allait expulser “de nombreux” diplomates russes ayant des activités “contre ses intérêts”. Alors que l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la République tchèque et l’Irlande ont eu recours à ce procédé à plusieurs reprises depuis la semaine dernière, souvent sur des soupçons d’espionnage, Paris n’avait pas encore pris une telle décision. Dans leur communiqué, les services du ministre Jean-Yves Le Drian ne précisent pas les noms des diplomates russes concernés et se contentent de préciser que “cette action s’inscrit dans une démarche européenne”. “Notre première responsabilité est toujours d’assurer la sécurité des Français et des Européens”, ajoute le communiqué. Selon des sources proches citées par l’Agence française, il s’agit de 35 diplomates.
Alexeï Mechkov, Alexandre Makogonov
Dans la matinée, sur France Inter, Emmanuel Macron avait dit vouloir de nouvelles sanctions contre Moscou après un week-end marqué par la découverte des massacres à Boutcha. Une ville située à une trentaine de kilomètres de Kiev, la capitale de l’Ukraine, et où des dizaines de corps de civils ont été retrouvés. En France, les diplomates russes sont principalement incarnés par l’ambassadeur Alexei Mechkov, qui a également été récemment invité par le Quai d’Orsay suite à un brouillon posté sur le compte Twitter de l’ambassade. Moscou est également présent en France à travers le représentant de l’ambassadeur, Alexandre Makogonov. Ce dernier couvrait régulièrement le Kremlin à la télévision française, diffusant les arguments et excuses de Moscou sur la guerre en Ukraine. Pour le moment, rien ne montre qu’ils s’inquiètent des avortements annoncés.
Mesures similaires en Belgique, Pays-Bas, Pologne
Plusieurs pays européens ont pris des mesures similaires dans le passé. Le 29 mars, la Belgique a annoncé l’expulsion dans les 21 jours de 21 personnes travaillant pour l’ambassade et le consulat de Russie, soupçonnées d’être impliquées dans “des opérations d’espionnage et d’influence menaçant la sécurité nationale”. Le même jour, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils expulsaient 17 personnes “accréditées comme diplomates auprès des missions russes aux Pays-Bas” mais “secrètement actives en tant qu’officiers du renseignement”. La Pologne a annoncé le 23 mars l’expulsion de 45 “espions russes se faisant passer pour des diplomates”, selon le ministre de l’Intérieur Mariusz Kaminski. “De manière tout à fait cohérente et décisive, nous démantelons le réseau des services spéciaux russes dans notre pays”, a-t-il déclaré sur Twitter. L’Irlande a également déclaré qu’elle expulserait quatre diplomates russes, la Bulgarie onze, la République tchèque un et les trois États baltes dix. La Lituanie a également déclaré lundi qu’elle expulsait l’ambassadeur russe à Vilnius “en réponse à l’offensive militaire russe contre l’Ukraine et aux atrocités commises par les forces armées russes dans diverses villes ukrainiennes occupées”. À voir aussi dans Le HuffPost: Kiev libérée mais l’Ukraine découvre les massacres de Butsa