• Lire aussi : Martel décline toute responsabilité • À lire aussi : Hydro-Québec : « Le but n’est pas de sortir plus d’argent des poches du monde » • À lire aussi : Hydro-Québec : le PQ demande en urgence une commission parlementaire La situation a changé rapidement. Il y a quatre ans, le Premier ministre François Lego n’arrêtait pas de faire l’éloge du célèbre oreiller de l’entreprise publique. « Hydro-Québec prévoit des surplus pour les 20 prochaines années, a-t-il dit.
Mais la patronne d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, dit maintenant honnêtement : «L’électricité québécoise est plus attractive», ce qui est un gros problème, rappelle-t-il. Mais l’entreprise publique devra produire davantage pour ne pas s’essouffler. Plus d’impact « Avec la transition énergétique, les consommateurs veulent venir au Québec ou augmenter leur capacité ici. Notre électricité propre, du coup, a un impact plus important, pour les industries voisines, les clients, les marchés. “C’est l’un des grands changements”, a-t-elle déclaré au Journal. En 2018, on estimait que le surplus était d’environ 40 TWh, ce qui représente cinq fois la production du complexe de la Romaine. Mais maintenant, nous nous attendons à ce que ces excédents disparaissent d’ici cinq ans. “Depuis mon arrivée il y a deux ans, j’ai constaté que notre surcapacité (NLDR : surplus) se réduisait de plus en plus”, a confirmé le dirigeant. La consommation intérieure en hausse La moitié du surplus aura été absorbée par une augmentation importante de la consommation d’électricité au Québec. Dans le secteur domestique, Hydro s’attend à plus de clients et à une plus grande demande d’électricité (notamment en raison de la climatisation), ce qui conduira à une augmentation de 6,9 ​​TWh. Entre 2022 et 2029, on estime que la demande sur le marché du logement bondira de 6 %. Zones d’intensité énergétique La conversion des bâtiments en électricité (+3,2 TWh) et l’électrification des transports (+3,9 TWh) expliquent également la réduction des excédents. A cela, il faut ajouter les filières en développement (datacenters, serres, hydrogène), très énergivores, qui monopoliseront 6,5 TWh supplémentaires. Hydro prévoit également une augmentation de 14 % de la demande du secteur commercial entre 2022 et 2029. A cela, il faut ajouter les deux importants contrats d’électricité à long terme avec le Massachusetts (9,45 TWh) et la ville de New York (10,4 TWh). Secteur industriel stable Dans le secteur industriel, la demande restera relativement stable dans les années à venir. Le marché représente 35 % des ventes d’Hydro au Québec (63,2 TWh). Les fonderies d’aluminium, très consommatrices d’électricité, monopolisent encore 40 % de l’énergie utilisée sur ce marché. Pour les pâtes et papiers, la demande diminuera légèrement d’ici 2029, alors qu’elle augmentera légèrement pour le secteur minier.
SEMAINE DE LA POLYCHOLOGIE L’exécutif d’Hydro a eu une semaine chargée avec la présentation du plan stratégique de Crown 2022-2026. Il veut relancer “une grande conversation collective au Québec sur l’avenir de notre approvisionnement en électricité”. Il a abordé quelques questions importantes avec Le Journal.
DÉJÀ DEUX ANS AU DÉBUT DE L’HYDRO Sophie Brochu a été nommée au début de la pandémie, en avril 2020. Elle sera bientôt à la tête de l’entreprise publique pendant deux ans. « Ça passe vite ! C’est excitant.- Je répète que de l’extérieur, Hydro peut sembler intéressant, mais c’est fascinant de l’intérieur. “Vous devez comprendre à quel point nous sommes riches de posséder cet actif que les gens envient.”
QUAND BARRAGE ? Le complexe La Romaine, commencé en 2009, sera terminé fin 2022. A quand les prochains barrages ? En cela, le leader ne ferme pas la porte, mais il ne l’est pas pour le moment. “Il n’y a personne qui puisse dire non aux barrages routiers pour toujours. Mais nous n’en sommes pas là, à court et moyen terme. “Nous ne voyons pas la nécessité de déclencher un barrage”, a-t-il déclaré.
ET NOS PRIX ? Nous avons beaucoup parlé des taux d’intérêt au cours des dernières semaines. Pour contrer le choc inflationniste, Québec limitera la croissance à 3 % par année. À partir de 2025, la Régie de l’énergie révisera à nouveau les tarifs. Avec les nouveaux approvisionnements, cependant, il y aura une pression à la hausse sur les prix. Cependant, Hydro veut se concentrer davantage sur l’efficacité énergétique et appliquer une tarification différente selon l’heure de la journée. “Le but que nous poursuivons, ne vous méprenez pas, n’est pas de sortir plus d’argent des poches du monde”, promet-il.
AUCUN CONFLIT D’INTÉRÊTS AVEC ERNERGIR “Je ne travaille plus pour cette organisation, je n’ai pas d’actions dans cette société, qui est privée. “Cela me fait rire, je n’ai aucun conflit d’intérêts là-dedans”, a-t-il déclaré à Énergir, une entreprise qu’il a dirigée pendant plusieurs années. Hydro-Québec veut indemniser le fournisseur de gaz pour la perte de revenus lorsque ses clients passent à la biénergie (gaz et électricité). L’accord est largement critiqué depuis plusieurs semaines. Mais le chef insiste et signe. “Nous ne finançons pas les gens à rester au gaz, nous finançons l’utilisation d’un réseau qui nous permet d’organiser la transition énergétique à moindre coût.”
OÙ EST PASSÉ LE SURPLUS (40 TWh) ? Augmentation de la demande au Québec : +20 TWh

Augmentation du parc clients (+6,9 TWh) Reconversion des bâtiments (+3,2 TWh) Filières de développement (+6,5 TWh) Électricité des transports (+3,9 TWh)

Marchés Export (Massachusetts et New York) : +20 TWh LES AMERICAINS PAYENT-ILS LE JUSTE PRIX ? “Elle n’est pas vendue à perte du côté américain, notre électricité a une grande valeur, elle se vend au prix qu’elle mérite sur le marché au sud de nos frontières”, a déclaré Mme Brochu. Le coût de production moyen est de 1,93 cents par kilowattheure. Le Massachusetts paiera 15 5,15 / kWh pour l’énergie hydroélectrique la première année, tandis que New York paiera 75 9,75 / kWh (énergie et transport) pour la première année de son contrat. Le prix payé évoluera dans le temps en fonction de l’inflation.
TRÈS CHER, LE VENT ? Le plan stratégique d’Hydro-Québec indique que le coût moyen des nouveaux approvisionnements (après héritage) est de 11 cents / kilowattheure. Ce sont essentiellement des projets éoliens. Alors pourquoi continuer sur cette ligne si ça coûte plus cher que des barrages ? Le dirigeant n’est pas d’accord et soutient que les nouveaux projets de barrages pourraient coûter jusqu’à 10 centimes/kilowattheure, loin des anciens projets à 3 centimes/kilowattheure. « Avant la pandémie, on échangeait même le projet Apuiat avec la Nation Innue à 6 cents/kilowattheure. “Le coût des technologies de l’énergie éolienne a chuté de façon spectaculaire ces dernières années.”
PAS D’AUTRES CENTRES DE DONNÉES ET CRYPTO ? Mme Brochu a été claire lors d’une entrevue au 98,5 FM. Il ne veut pas de nouveaux projets de crypto-monnaie, très énergivores. Pour les centres de données, c’est plus évasif, mais selon lui, les nouveaux projets devraient avoir un impact positif sur l’économie. « Si quelqu’un voulait venir au Québec, obtenir un rabais pour fabriquer de l’hydrogène vert, le mettre sur un bateau et le vendre en Europe, cela n’arriverait pas. C’est comme si les Québécois finançaient la transition énergétique d’un autre État. Pour de tels projets, on s’occupera de l’hydrogène, pour l’utiliser chez soi”.

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title: “Hydro Qu Bec O Sont Pass S Les Surplus D Lectricit " ShowToc: true date: “2022-11-14” author: “Larry Magee”


La situation a changé rapidement. Il y a quatre ans, le Premier ministre François Lego n’arrêtait pas de faire l’éloge du célèbre oreiller de l’entreprise publique. « Hydro-Québec prévoit des surplus pour les 20 prochaines années, a-t-il dit.
Mais la patronne d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, dit maintenant honnêtement : «L’électricité québécoise est plus attractive», ce qui est un gros problème, rappelle-t-il. Mais l’entreprise publique devra produire davantage pour ne pas s’essouffler. « Avec la transition énergétique, les consommateurs veulent venir au Québec ou augmenter leur capacité ici. Notre électricité propre, du coup, a un impact plus important, pour les industries voisines, les clients, les marchés. “C’est l’un des grands changements”, a-t-elle déclaré au Journal. En 2018, on estimait que le surplus était d’environ 40 TWh, ce qui représente cinq fois la production du complexe de la Romaine. Mais maintenant, nous nous attendons à ce que ces excédents disparaissent d’ici cinq ans. “Depuis mon arrivée il y a deux ans, j’ai constaté que notre surcapacité (NLDR : surplus) se réduisait de plus en plus”, a confirmé le dirigeant. Photo de Pierre-Paul Poulin
La moitié du surplus aura été absorbée par une augmentation importante de la consommation d’électricité au Québec. Dans le secteur domestique, Hydro s’attend à plus de clients et à une plus grande demande d’électricité (notamment en raison de la climatisation), ce qui conduira à une augmentation de 6,9 ​​TWh. Entre 2022 et 2029, on estime que la demande sur le marché du logement bondira de 6 %. La conversion des bâtiments en électricité (+3,2 TWh) et l’électrification des transports (+3,9 TWh) expliquent également la réduction des excédents. A cela, il faut ajouter les filières en développement (datacenters, serres, hydrogène), très énergivores, qui monopoliseront 6,5 TWh supplémentaires. Hydro prévoit également une augmentation de 14 % de la demande du secteur commercial entre 2022 et 2029. A cela, il faut ajouter les deux importants contrats d’électricité à long terme avec le Massachusetts (9,45 TWh) et la ville de New York (10,4 TWh). Dans le secteur industriel, la demande restera relativement stable dans les années à venir. Le marché représente 35 % des ventes d’Hydro au Québec (63,2 TWh). Les fonderies d’aluminium, très consommatrices d’électricité, monopolisent encore 40 % de l’énergie utilisée sur ce marché. Pour les pâtes et papiers, la demande diminuera légèrement d’ici 2029, alors qu’elle augmentera légèrement pour le secteur minier. SEMAINE DE LA POLYCHOLOGIE L’exécutif d’Hydro a eu une semaine chargée avec la présentation du plan stratégique de Crown 2022-2026. Il veut relancer “une grande conversation collective au Québec sur l’avenir de notre approvisionnement en électricité”. Il a abordé quelques questions importantes avec Le Journal. DÉJÀ DEUX ANS AU DÉBUT DE L’HYDRO Sophie Brochu a été nommée au début de la pandémie, en avril 2020. Elle sera bientôt à la tête de l’entreprise publique pendant deux ans. « Ça passe vite ! C’est excitant.- Je répète que de l’extérieur, Hydro peut sembler intéressant, mais c’est fascinant de l’intérieur. “Vous devez comprendre à quel point nous sommes riches de posséder cet actif que les gens envient.” QUAND BARRAGE ? Le complexe La Romaine, commencé en 2009, sera terminé fin 2022. A quand les prochains barrages ? En cela, le leader ne ferme pas la porte, mais il ne l’est pas pour le moment. “Il n’y a personne qui puisse dire non aux barrages routiers pour toujours. Mais nous n’en sommes pas là, à court et moyen terme. “Nous ne voyons pas la nécessité de déclencher un barrage”, a-t-il déclaré. ET NOS PRIX ? Nous avons beaucoup parlé des taux d’intérêt au cours des dernières semaines. Pour contrer le choc inflationniste, Québec limitera la croissance à 3 % par année. À partir de 2025, la Régie de l’énergie révisera à nouveau les tarifs. Avec les nouveaux approvisionnements, cependant, il y aura une pression à la hausse sur les prix. Cependant, Hydro veut se concentrer davantage sur l’efficacité énergétique et appliquer une tarification différente selon l’heure de la journée. “Le but que nous poursuivons, ne vous méprenez pas, n’est pas de sortir plus d’argent des poches du monde”, promet-il. AUCUN CONFLIT D’INTÉRÊTS AVEC ERNERGIR “Je ne travaille plus pour cette organisation, je n’ai pas d’actions dans cette société, qui est privée. “Cela me fait rire, je n’ai aucun conflit d’intérêts là-dedans”, a-t-il déclaré à Énergir, une entreprise qu’il a dirigée pendant plusieurs années. Hydro-Québec veut indemniser le fournisseur de gaz pour la perte de revenus lorsque ses clients passent à la biénergie (gaz et électricité). L’accord est largement critiqué depuis plusieurs semaines. Mais le chef insiste et signe. “Nous ne finançons pas les gens à rester au gaz, nous finançons l’utilisation d’un réseau qui nous permet d’organiser la transition énergétique à moindre coût.” OÙ EST PASSÉ LE SURPLUS (40 TWh) ? Augmentation de la demande au Québec : +20 TWh – Augmentation du parc clients (+6,9 TWh) – Reconversion des bâtiments (+3,2 TWh) – Secteurs d’expansion (+6,5 TWh) – Électricité des transports (+3,9 TWh) Marchés Export (Massachusetts et New York) : +20 TWh LES AMERICAINS PAYENT-ILS LE JUSTE PRIX ? “Elle n’est pas vendue à perte du côté américain, notre électricité a une grande valeur, elle se vend au prix qu’elle mérite sur le marché au sud de nos frontières”, a déclaré Mme Brochu. Le coût de production moyen est de 1,93 cents par kilowattheure. Le Massachusetts paiera 15 5,15 / kWh pour l’énergie hydroélectrique la première année, tandis que New York paiera 75 9,75 / kWh (énergie et transport) pour la première année de son contrat. Le prix payé évoluera dans le temps en fonction de l’inflation.
TRÈS CHER, LE VENT ? Le plan stratégique d’Hydro-Québec indique que le coût moyen des nouveaux approvisionnements (après héritage) est de 11 cents / kilowattheure. Ce sont essentiellement des projets éoliens. Alors pourquoi continuer sur cette ligne si ça coûte plus cher que des barrages ? Le dirigeant n’est pas d’accord et soutient que les nouveaux projets de barrages pourraient coûter jusqu’à 10 centimes/kilowattheure, loin des anciens projets à 3 centimes/kilowattheure. « Avant la pandémie, on échangeait même le projet Apuiat avec la Nation Innue à 6 cents/kilowattheure. “Le coût des technologies de l’énergie éolienne a chuté de façon spectaculaire ces dernières années.”
PAS D’AUTRES CENTRES DE DONNÉES ET CRYPTO ? Mme Brochu a été claire lors d’une entrevue au 98,5 FM. Il ne veut pas de nouveaux projets de crypto-monnaie, très énergivores. Pour les centres de données, c’est plus évasif, mais selon lui, les nouveaux projets devraient avoir un impact positif sur l’économie. « Si quelqu’un voulait venir au Québec, obtenir un rabais pour fabriquer de l’hydrogène vert, le mettre sur un bateau et le vendre en Europe, cela n’arriverait pas. C’est comme si les Québécois finançaient la transition énergétique d’un autre État. Pour de tels projets, on s’occupera de l’hydrogène, pour l’utiliser chez soi”.