Face à la polémique grandissante, Emmanuel Macron a cherché à prouver que les liens entre l’État et McKinsey étaient transparents et légitimes. “Aucun contrat n’est signé en République s’il n’y a pas d’avis d’appel d’offres et de marché public”, a déclaré le candidat à la présidence, invité par Dimanche en politique en France 3. “Il faut être très clair, parce que là on a l’impression qu’il y a des trucages : c’est pas vrai, il y a des règles pour les marchés publics”, poursuit-il. “S’il y a des preuves de manipulation, qu’il aille au tribunal correctionnel.” “Je demande aussi de la profondeur : comment ont évolué les contrats de conseil ces quinze dernières années ?” il se demande. “Je ne suis pas convaincu que dans ce quinquennat il y ait eu moins de contrats que certains autres, y compris ceux qui nous attaquent aujourd’hui”, a-t-il dit. Pour lui, quand les ministères sont “au travail jour et nuit”, “le fait qu’ils demandent à des prestataires extérieurs de les aider ne me choque pas”. Lors du jury de RTL, la ministre du Travail Elisabeth Borne était sur la même ligne ce dimanche.

“Scandale d’Etat” pour Xavier Bertrand

« Si McKinsey a triché, il sera poursuivi », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous sommes les premiers en 2018 à fixer des règles très strictes pour le recours aux cabinets de conseil sur la base d’un rapport de la Cour des comptes datant de 2014. qui doit payer les impôts”. Alors que Xavier Betrand évoque un “scandale d’Etat”, le ministre rappelle que “s’il a une information, qu’il la mette sur la table et nous la transmettrons au procureur”. Rappelons que le Sénat a annoncé vendredi avoir saisi la justice du soupçon de faux témoignage de Karim Tadjeddine, chef du département secteur public de McKinsey, qui avait confirmé mi-janvier que l’entreprise s’était acquittée de l’impôt sur les sociétés en France.

Optimisation fiscale

“Cependant, l’enquête des sénateurs confirme que McKinsey n’a pas payé d’impôt sur les sociétés en France depuis au moins 10 ans”, a déclaré la commission d’enquête, qui a relevé dans son rapport le recours à “l’effet extensif” par les cabinets de conseil de l’Etat. . Malgré un chiffre d’affaires de “329 millions d’euros sur le territoire national” en 2020, l’entreprise n’aurait payé aucun impôt sur les sociétés de 2011 à 2020, ont ajouté les sénateurs, citant “un exemple caricatural d’optimisation fiscale”. Les entités françaises de la société sont soupçonnées de verser chaque année d’importants “taux de transfert” à leur maison mère basée aux Etats-Unis, “entrainant une baisse de leur résultat fiscal et, par conséquent, de leur montant d’impôt”. McKinsey a confirmé ce samedi qu’elle respecte les règles fiscales françaises, affirmant qu’une de ses filiales a payé l’impôt sur les sociétés pendant six ans au cours d’une période au cours de laquelle le Sénat l’a accusée d’optimisation fiscale. L’entreprise précise sans plus de détails avoir versé “422 millions d’euros d’impôts et de cotisations sociales, soit près de 20% de son chiffre d’affaires cumulé”, pour ses salariés en France, des montants qui se distinguent des bénéfices de l’impôt sur les sociétés. Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business