Les consultants de McKinsey sont si discrets qu’ils parviennent à passer presque inaperçus dans les structures où ils travaillent. A la Caisse nationale d’assurance-vieillissement (CNAV), une grande partie du personnel ignorait, jusqu’à récemment, que la filiale tricolore de la firme américaine avait confié une mission à cette institution. Le pot aux roses a été découvert grâce aux travaux de la commission d’enquête du Sénat, qui a rendu un rapport le 17 mars sur “l’influence grandissante” de ce type de prestataires. Le jeudi 24 mars, des syndicalistes ont interpellé la direction de la CNAV sur la question lors d’une réunion du Comité social et économique – l’instance représentative des travailleurs. Lire : Cet article est pour nos abonnés Derrière la démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseil
L’une des questions soulevées fait écho aux propos acerbes des sénateurs. Dans leur rapport, les élus du Palais du Luxembourg expriment leur embarras pour cette mission qui leur a été confiée, fin 2019, dans le cadre de la réforme du système des retraites promise par Emanuel Macron. Douze consultants avaient été appelés il y a plusieurs mois. Il s’agissait de soutenir le fonds, alors que la mise en place d’un système universel, synonyme de “choc organisationnel” pour le régime, était évidente. “La CNAV a d’excellents contrôleurs, mais nous voulions profiter du point de vue neutre et des recommandations d’un ‘tiers opérateur’ pour une transformation en profondeur qu’il fallait faire rapidement”, explique-t-il. le directeur général, Renaud Villard.

Directeur de la CNAV “très satisfait”

Au final, le projet de système universel a été mis en attente puis abandonné. L’intervention de McKinsey a coûté un peu plus de 957 000 €, “avec pour seules traces tangibles un PowerPoint et un cahier de 50 pages”, a précisé Eliane Assassi, sénatrice communiste du Val-de-Marne et rapporteure de la commission d’enquête. cet objectif difficile et demandé par l’actualité ! » Lire : Recours aux consultants privés : la grande opacité de l’Etat
Argent perdu? “Ce n’est pas comme ça”, a déclaré Villard. Ce service nous aura permis de nous challenger dans tous nos processus pour relever les défis du service public de la retraite de demain. M. Villard s’est dit “très satisfait de ce qui a été livré”. Transformation, intitulée Retraite 2025, dans le strict prolongement de cette mission.” Vous devez lire 14,34% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.