L’an dernier, le Premier ministre australien Scott Morrison avait mis fin à un contrat avec le groupe naval français pour l’acquisition d’énergie sous-marine conventionnelle (diesel), optant pour des alternatives nucléaires dans le cadre d’un accord de sécurité historique avec Washington et Londres.
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Interrogés par un sénateur de l’opposition, les responsables de la défense ont révélé que l’abandon de l’accord français avait un prix élevé. “Alors les contribuables devront dépenser 5,5 milliards de dollars pour des sous-marins inexistants ?” a demandé la sénatrice Penny Wong lors d’une audience à Canberra. “Le règlement final négocié sera dans les limites de ce prix”, a déclaré le secrétaire adjoint à la Défense, Tony Dalton. Il a également précisé que le montant exact n’était pas encore connu car les négociations avec Naval Group étaient en cours.
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Un programme loin d’être fonctionnel
Le ministre des Finances, Simon Birmingham, a défendu la décision d’abroger l’accord français comme “nécessaire pour les prochaines décennies”. “Nous devons admettre que nous savions que les conséquences seraient importantes”, a déclaré Birmingham.
M. Morrison avait précédemment déclaré que la décision de sélectionner des sous-marins nucléaires était due à un changement d’élan dans la région Asie-Pacifique, où la Chine revendiquait de plus en plus la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.
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Le coup d’État a provoqué la colère de Paris, le président français Emmanuel Macron accusant le dirigeant australien de mentir sur l’avenir de l’accord de 50 milliards de dollars.
Selon une étude publiée en décembre par l’Australian Institute for Strategic Policy, le projet Aukus coûtera plus de 80 milliards de dollars et mettra des décennies à devenir opérationnel.
Cependant, selon la même étude, cela devrait donner à l’Australie un avantage significatif dans sa capacité à dissuader les agressions.
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Le monde avec l’AFP