Ce sont ces conditions qui provoquent des discussions entre professionnels. Mardi 29 mars, plus de 2 000 psychologues ont cosigné une tribune dans Le Monde pour exprimer leur opposition. “Beaucoup de psychologues sont favorables à un système d’indemnisation des conférences au nom de l’égalité d’accès aux soins de santé mentale (…). Or, le système MonPsy est inacceptable et dangereux pour nous et nos futurs patients”, écrivent les signataires.
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Premier point de tension : la nécessité de voir un psychologue par un médecin généraliste afin de bénéficier de soins. Un terme fortement combattu par le Syndicat national des psychologues (SNP), qui le juge “insuffisant” car n’appartenant pas au “domaine de compétence des médecins”. Son secrétaire général, Patrick-Ange Raoult, qui a signé la tribune, a notamment fait valoir que cette obligation pouvait “provoquer des réticences supplémentaires, avec des retards de traitement”, car elle implique que le patient se confie à un médecin pour la première fois. avec un psychologue alors.
La Fédération française des psychologues et psychologues (FFPP) adopte sur ce point une position plus mesurée. Selon sa présidente, Gladys Mondière, il faudrait trouver un dispositif hybride, laissant le choix entre un passage du médecin généraliste et un accès direct à un psychologue. “L’adresse a l’avantage qu’un grand nombre de patients qui n’iraient pas spontanément voir un psychologue s’y rendront, car ils sont recommandés par le médecin traitant”, souligne le psychologue, exerçant dans un cabinet médical à Lille. Mais, pense-t-il, “d’autres personnes ne veulent pas parler de leurs problèmes personnels avec leur médecin. Ceux-là, nous n’en aurons pas. »
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1 300 psychologues bénévoles
Ensuite, le patient doit consulter la plateforme MonPsy pour trouver un psychologue agréé. Sur les 18 000 psychologues libéraux exerçant en France, 1 300 se sont à ce jour portés volontaires. Avant d’apparaître sur la plateforme, leurs candidatures sont examinées pour s’assurer qu’elles répondent aux critères d’éligibilité : les psychologues, par exemple, doivent exercer la profession depuis au moins trois ans. Pour le moment, 600 professionnels se sont inscrits, tandis que le reste des dossiers est en cours d’instruction. Vous avez 49,56% pour lire cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.