Le président de la Fédération nationale de chasse (FNC), Willy Shraen, a confirmé mardi 29 mars sa proximité avec Emmanuel Macron en annonçant son soutien au président de la République sortant dès le premier tour de l’élection présidentielle. Une alliance s’est forgée mais en a perdu onze pour le premier défenseur des intérêts des chasseurs, dont la position a été vivement critiquée par les opposants à M. Macron mercredi matin. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Après un accident mortel, la chasse s’invite en campagne électorale
“Il a le droit de dire ce qu’il veut et de voter ce qu’il veut, mais je ne pense toujours pas qu’il puisse dire que les chasseurs voteront pour M. Macron”, a déclaré Jean-Luc Mélenchon à France Inter. “Je suis désolé que le président de la Fédération nationale de chasse soit toujours dans une position politique, un peu comme les lobbyistes, et qu’il en vienne à dire ‘ce président a beaucoup fait pour la chasse’. Ce n’est pas son rôle », a déclaré Marin Le Pen à Chassons.com. “Un président des chasseurs ne vote pas pour les chasseurs”, a également déclaré à France 2 le sénateur des Républicains Bruno Retailleau dans un propos teinté d’espoir d’obtenir le droit de vote. de la circonscription que M. Shraen dit représenter – bien qu’il ait révélé son intention de voter en personne, dans une interview au Parisien publiée mardi.

Willy Schraen revient sur le programme d’Emmanuel Macron

Pourquoi soutenir le président de la République sortant plutôt qu’un autre ? Willy Shraen procède à l’exclusion : « Fabien Roussel vit la chasse. Mais le PCF a annoncé que s’il n’avait pas été au second tour, il aurait voté pour le “meilleur candidat de gauche”. Cela veut dire Jean-Luc Mélenchon, voire Yannick Jadot… réclamant l’interdiction de la chasse. Quant à Eric Zemmour, il dit que la chasse c’est bien. Mais voilà : que fera-t-il au second tour ? Il appellera sans doute Marin Lepen à voter. Pourtant, c’est la première animation incarnée”, affirme M. Schraen. Lire aussi cet article pour nos abonnés Dans le Loir-et-Cher, tension persistante entre chasseurs et promeneurs
Il ajoute : « Cette fête [le RN] est contre la chasse. Parlons maintenant de Valérie Pécresse. Elle est entourée de gens qui nous connaissent bien. Pourtant, en 2021, il signe la carte régionale pour les animaux de l’association L214, avec des mesures anti-chasse. Cette ONG est l’adversaire numéro un des éleveurs et des chasseurs. Enfin, Anne Hidalgo a une position dogmatique qui mérite [celle de] Jadot et Mélenchon. » MM. Jadot et Mélenchon veulent notamment interdire la chasse les week-ends et vacances scolaires, sur fond d’accidents de chasse meurtriers. Outre ces propos, connus des écologistes, le candidat Yannick Jadot a, de son côté, protesté pour une autre partie de l’interview accordée par Willy Shraen au Parisien. Selon le président de la FNC, Emanuel Macron “annoncera dans les prochaines heures sa vision de la chasse à travers une lettre aux présidents des départements de chasse. Il devra s’engager à indemniser les dégâts des proies, la police locale de campagne, la chasse traditionnelle… Il mettra toute son énergie pour satisfaire nos demandes. J’ai sa parole. »

“Plusieurs politiques publiques dictées par des lobbies”

Les propositions de chasse du candidat à la présidentielle ne sont pas encore connues et le fait que Willy Shraen semble les dévoiler a bouleversé l’ancien directeur de Greenpeace France. “C’est quand même incroyable, vous avez un entretien avec le patron de la fédération de chasse ce matin dans un journal, qui dit : ça va être annoncé par le président de la République en faveur de la chasse”, s’est indigné l’eurodéputé, dans CNews. Lire aussi : Cinq idées fausses sur la chasse ont été minutieusement examinées
“Vous avez un patron de fédération qui pense au fond qu’il peut parler au nom du président de la République”, a-t-il dit.[elles concernent] espèces protégées ». “Une des lois fondamentales que nous ferons passer, si les Français décident, si nous gouvernons, ce sera une loi séparant les lobbies et l’Etat”, a ajouté Jadot, sans plus de précisions. “Il y a plein de politiques publiques dictées par des lobbies qui protègent évidemment leurs intérêts privés au détriment de l’intérêt général”, a-t-il conclu. Le monde