Il a ordonné le pompage de 1 million de barils par jour des réserves stratégiques de pétrole pendant six mois, une initiative “sans précédent” dans l’histoire américaine, a annoncé jeudi la Maison Blanche. La perspective de ce dumping record de l’or noir américain faisait déjà chuter les cours jeudi à Londres et New York d’environ 5%.
Encourager l’exploitation minière sur le sol américain
Selon l’exécutif américain, cette initiative devrait servir à “faire la transition vers la production [américaine] augmente en fin d’année. Le gouvernement américain utilisera le produit de la vente de ces stocks pour reconstituer les stocks “dans les années à venir”. La Maison Blanche, que l’opposition républicaine accuse de restreindre l’activité pétrolière aux États-Unis, promet de « tout faire [qu’elle] peut “encourager l’exploitation minière sur le sol américain. Joe Biden, par exemple, demande maintenant au Congrès d’imposer des amendes aux entreprises qui disposent des licences et des terrains nécessaires, mais ne les exploitent pas.
L’éventail des élections législatives
Avec l’idée de renforcer l’indépendance énergétique américaine, le président va invoquer le “Defense Production Act”, un texte hérité de la guerre froide qui lui permet de prendre des décisions économiques par décret, pour encourager le développement des énergies vertes. Le président démocrate de 79 ans tente d’imputer au président russe Vladimir Poutine la flambée de l’inflation depuis l’invasion de l’Ukraine, alors même que la hausse des prix avait déjà commencé. Mais cette rhétorique ne semble pas convaincre les Américains à l’approche des élections législatives à l’automne, menaçant de réduire Joe Biden à l’incapacité pour le reste de son mandat.
Stocks exploités depuis l’automne
Son niveau de confiance est légèrement supérieur à 40%, selon divers sondages, un niveau très bas. Les réserves stratégiques de pétrole américaines ont été créées en 1975 pour faire face aux chocs pétroliers. Enfouis dans d’immenses grottes de sel jusqu’à 800 mètres de profondeur le long de la côte du golfe du Mexique, ils peuvent stocker jusqu’à 714 millions de barils d’or noir, mais détiennent actuellement 568 millions de barils. Le gouvernement américain pompe ces réserves stratégiques depuis l’automne, lorsque les prix du pétrole ont commencé à monter : il a annoncé en novembre qu’il voulait libérer 50 millions de barils, puis 30 millions supplémentaires début mars.
Hausse des prix de 6,4 % d’une année sur l’autre
Selon le dernier indice d’inflation, l’indice PCE publié jeudi par le département du Commerce, les prix à la consommation ont continué de grimper aux Etats-Unis en mars, progressant de 6,4% en un an et de 0,6% en un mois. A l’approche des élections de mi-mandat, la Maison Blanche en a fait une de ses priorités de lutter contre ce prix dramatique, qu’elle n’a pas vu depuis les années 1980. L’utilisation d’actions encore plus stratégiques peut aider, mais “le marché est actuellement inondé de nouvelles faisant monter ou descendre les prix”, se souvient John Kilduff. L’initiative du gouvernement Biden aurait un impact encore plus grand si “d’autres pays se mettaient aussi dans l’assiette”, souligne l’expert, exprimant son regret que les membres de l’Opep+ “ne bougent pas le petit doigt pour le moment”.
L’OPEP refuse d’aider à stabiliser les prix
Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), emmenée par Riyad, et leurs dix alliés, emmenés par Moscou (OPEP+), se sont effectivement mis d’accord jeudi pour ouvrir leurs portes à l’or noir, mais très modestement : environ 432.000 barils par jour pour le mois de mai. Pourtant, la communauté internationale avait multiplié les appels pour les rendre plus heureux et ainsi atténuer la volatilité des prix. Le 7 mars, le pétrole a atteint un niveau record lors de la crise financière de 2008, dépassant 130 dollars le baril avant de chuter entre 100 et 110 dollars aujourd’hui. Le prix de l’essence à la pompe aux États-Unis a culminé en 2008, bien au-dessus de 4 $ le gallon (3,78 litres).