Le procès d’horreur se poursuit à Paris. Ce mardi, après plus de 100 jours d’audiences, Mohamed Abrini, chemise blanche, barbe courte, a ouvert la phase d’interrogatoire des accusés dans le procès des attentats du 13 novembre 2015. Locausius n’a toutefois rien mentionné de nouveau. une meilleure compréhension de son implication dans la préparation des attentats. L’”homme au chapeau”, connu pour avoir abandonné sa charrette chargée d’explosifs lors des attentats de Bruxelles en mars 2016, a confirmé devant le tribunal spécial de Paris qu’il devait avoir fait partie des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint- Denis en 2015. Deux mois plus tôt, en septembre, comme il l’a expliqué au tribunal ce mardi, il a rencontré en Belgique le coordinateur des attentats, Abdelhamid Abaaoud, un futur tireur des toits qui sera tué cinq jours après le 13 novembre par les forces de l’ordre. “Il me dit ‘tu feras partie d’un projet’.” Ensuite, “je ne sais pas ce que c’est le Bataclan, je ne sais pas ce qu’est la France”, assure Mohamed Abrini. “Je ne dis pas oui, je ne dis pas non, je ne dis rien” et “je reprends ma vie”, poursuit-il.

« Que je ne sois pas resté, ça a fait un terroriste en moins, donc moins de morts », se félicite Abrini sous la pluie de la salle.

Il est arrivé en France le 12 novembre en voiture dans le “convoi de la mort” avec ses deux frères Abdeslam, amis d’enfance, après avoir grandi dans deux maisons mitoyennes. Il dit qu’il ne savait pas où les attaques allaient avoir lieu. Mais il savait qu’il ne participerait pas. Il est également parti pour la Belgique dans la nuit du 12 au 13 novembre. “Si je suis parti, c’est parce que je savais que je ne pouvais pas tirer, je ne pouvais pas tuer des gens comme ça dans la rue.” Il salue son retrait : « Que je ne sois pas resté, ça a fait un terroriste en moins, donc moins de morts », saute-t-il avec étonnement et surprise de la salle. Une évaluatrice poursuit ses mandats. Il s’énerve en croyant qu’elle “déforme” ses propos. “Si c’est le cas, je vais m’asseoir et ne plus parler… Alors, c’est vrai qu’il y en a qui diront que j’aurais pu dénoncer les attentats qui allaient avoir lieu, mais…” Philippe Duperron, président d’une association de victimes du 13 novembre, a ensuite fait part de son agacement face aux excuses des prévenus. “Nous sommes très en colère qu’il ait pu essayer, une fois de plus, de faire ce genre de pirouette en essayant de minimiser son rôle. C’est absolument audible”, dit-il. JA avec Ambre Lepoivre et AFP