Et si le pape a répondu pendant 10 minutes en italien, les seuls mots qu’il a prononcés en anglais sonnent comme un engagement aux oreilles de Cassidy Caron. Lorsque nous l’avons appelé dans notre voyage vers la vérité, la réconciliation, la justice et la guérison, les seuls mots qu’il nous a répétés en anglais étaient vérité, justice et guérison. « Je prends cela comme un engagement personnel de sa part envers ces trois actions », a expliqué Cassidy Caron au square Saint-Pierre peu après la rencontre. Le reportage de Mathieu Gohier Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin Pendant une heure, le pape a écouté les 10 représentants de la Nation métisse. Trois survivantes de l’école : Angie Crerar, 85 ans, l’aînée Anne LeFleaur, 79 ans, et ilemile Janiver, 74 ans, ont raconté leurs histoires au pape, mais tant d’autres sont restées inconnues, tant de chagrin n’a pas été dit, a déclaré Caron. Selon elle, le pape était très prudent, prudent et on pouvait voir la tristesse sur son visage lors des récits des survivants. Il espère aussi que d’ici vendredi, lors de l’audition finale avec tous les Aborigènes, le pape aura le temps d’assimiler ses paroles et de les traduire de sa tête à son cœur. Nous avons travaillé dur pour préparer ce voyage, pour nos discussions avec le Pape. Nous avons fait notre travail de traduire nos paroles pour qu’il les comprenne, c’est à son tour de participer à ce projet, a-t-il poursuivi, appelant tous les catholiques du monde à se rendre compte des drames vécus par les enfants autochtones dans les pensionnats. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Cependant, le chef des Métis veut des actions concrètes. Le pape ne s’est pas excusé. Les Métis, comme de nombreux autres peuples autochtones, espèrent probablement que si des excuses sont présentées, elles auront lieu au Canada, là où les traumatismes et les atrocités ont eu lieu. Les membres de la délégation métisse se sont réunis sur la place Saint-Pierre au Vatican peu de temps avant de rencontrer le pape pour discuter des écoles de logement autochtones au Canada. Au premier plan, Brianna Lizotte et Alexander Kusturok jouent du violon. Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin En quittant l’audition d’une heure lundi matin, Mme Caron était accompagnée de violonistes métis traditionnels, de survivants de l’école et d’autres Métis du Canada. La musique est très importante dans leur culture, ont expliqué plusieurs Métis. C’est notre culture et nous sommes fiers d’être Métis, fiers d’être toujours là et de célébrer qui nous sommes, a ajouté Cassidy Caron. Il a dit qu’il ne célébrait pas la rencontre avec le Pape, mais qu’il était au Vatican, en tant que nation, avec les Inuits et les Premières Nations. Nous célébrons la résilience.
Un cadeau spécial
La délégation n’est pas venue les mains vides. L’historien et artisan métis Mitch Case de Sault Ste. Marie de l’Ontario fabriquait des mocassins brodés rouges traditionnels qui étaient donnés au pape. La délégation métisse a remis au pape ces mocassins traditionnels, symbole du long chemin qu’ils ont encore à parcourir, selon eux. Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin Confectionnées en cuir d’élan, ces Niwiida’adoomaa ont été peintes en rouge pour représenter les chaussures portées traditionnellement par les papes. Cependant, le pape François a décidé de ne pas porter de chaussures rouges, mais plutôt des chaussures noires très classiques. Pour Mitch Case, même si le pape François ne porte pas de chaussures rouges traditionnelles, il porte toujours l’héritage de ceux qui l’ont précédé. Les mocassins ont une signification forte dans la culture des Métis, car ils représentent le lien avec la terre, mais aussi le fait qu’ils suivent les traces de leurs ancêtres. Il est symbolique pour nous que l’Église ait un long chemin à parcourir avant que nous puissions lui pardonner ce qu’elle a fait. Mais si [le pape] il est prêt à marcher avec nous, donc nous sommes prêts à marcher avec lui, a commencé Mitch Case. La présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron, porte fièrement la veste du Métis Mitch Case peu avant d’aller rencontrer le pape. Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin Pour la rencontre avec le pape, la présidente Cassidy Caron portait une veste Giiweyendam brodée traditionnelle. Mitch Case a délibérément choisi de réaliser les motifs floraux de la veste avec des perles anciennes de plus de 100 ans. Ils viennent d’une époque d’avant les écoles d’habitation autochtones, d’avant ces crimes contre l’humanité commis contre notre peuple, a déclaré l’artisan métis. Avec cette veste et surtout ces perles, la délégation a voulu remonter le temps jusqu’à ce qu’il était avant l’horreur, la douleur et le traumatisme des pensionnats. Une façon de mettre en lumière les valeurs et les perspectives métisses pour avancer et guérir. Selon Cassidy Caron, le pape s’est dit très reconnaissant d’avoir reçu ce cadeau.
Une rencontre avec les Inuits
Le pape a également rencontré la délégation de l’Inuit Tapiriit Kanatami. Selon le Vatican, sept personnes étaient présentes, dont le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed. Plus de détails sur la réunion seront donnés lors d’une conférence de presse plus tard lundi. Les réunions ont été suivies par des évêques canadiens.