Alors que l’inflation s’est encore accélérée en juillet dans le contexte des retombées de la guerre en Ukraine (+6% en un an), en France, les députés ont veillé à ce que les collectivités locales ne soient pas oubliées. Pour pouvoir faire face à la hausse des prix, mais aussi à la revalorisation du revenu de solidarité active (RSA, versé par les départements) et de l’indice des fonctionnaires décidé par le gouvernement, les députés ont ajouté un dossier dédié au budget rectificatif, qui a été adopté cet été. Le texte prévoit un soutien de 430 millions d’euros pour les communes, 120 millions d’euros pour les départements et 18 millions pour les régions. Mais les maires devront jongler pour maintenir leur budget de rentrée, pris entre la valse des étiquettes et la volonté d’éviter une explosion du coût des services publics. Notamment celles qui sont nécessaires aux plus modérés de leurs administrés, comme la cantine scolaire. Ainsi, pas question d’augmenter les prix pour les étudiants à Lyon. “Bien sûr, nous ressentons les premiers effets de l’inflation sur notre budget et nous devrons prendre des mesures d’ajustement. Mais on exclut tout impact sur les prix des cantines : les ménages sont déjà en difficulté, on ne va pas en rajouter », précise Audrey Hénocque, première adjointe aux finances, à la commande publique et aux grands événements. A lire aussi : Cet article est pour nos abonnés La fragile reprise des finances des collectivités locales
L’éco-majorité prévoit de conserver un indice significatif de son mandat après avoir essuyé une polémique sur les changements de menu, avec une alternative végétarienne. L’inflation a cependant contraint la municipalité à un débat sur l’amendement du budget en juillet pour faire face à une augmentation de 1 million d’euros des factures d’électricité et de gaz. Un plan de sobriété et des « limites de dépenses ciblées » sont à l’étude.

“Appelez le coût”

“Je refuse d’augmenter les prix des cantines alors que les parents subissent déjà les conséquences de l’inflation dans leur quotidien”, déclare aussi la maire d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Sophie Joissains. Pour les élus (Union des démocrates et indépendants) il s’agit d’offrir “la certitude d’un repas complet et équilibré aux enfants”, dans une agglomération qui, malgré sa réputation urbaine, compte, selon l’INSEE, 14% de foyers. . Sous le seuil de pauvreté. A lire aussi : Allocation de rentrée, super bonus : quelle est la différence entre les deux dispositifs ?
Ainsi à la rentrée les tarifs seront les mêmes que ceux de décembre 2018. 13 euros”, calcule Sophie Joissains. « Nous faisons des choix concernant nos autres dépenses. Et le fait qu’il contrôle [cuisine centrale municipalisée] cela nous permet de mieux contrôler ces coûts », explique-t-il. Vous avez lu 49,74% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.