“La paix. La stabilité.”
Mais Aleksandar Vucic, accusé d’autoritarisme par ses détracteurs, arrache la guerre en sa faveur. Dans un pays qui souffre comme ailleurs de la pandémie de coronavirus, il dissipe les craintes d’instabilité et se présente comme le seul capitaine capable de diriger le navire par temps orageux. Il a fait campagne sous le slogan “Paix. La stabilité. Vuτςiτς “. “Ces crises ont ébranlé des économies bien plus fortes que la nôtre, mais nous sommes absolument stables, nous relevons les défis avec succès”, a-t-il déclaré devant une tribune, promettant également un salaire moyen de 1.000 euros, contre 600 aujourd’hui. Dans ce pays des Balkans autrefois considéré comme un paria, les souvenirs des guerres qui ont sacralisé la désintégration sanglante de l’ex-Yougoslavie et les sanctions économiques qui ont durement frappé la classe moyenne restent vivaces. Par mauvais temps, les gens préfèrent un dirigeant qui leur promet la stabilité plutôt que de risquer le changement, explique à l’AFP Zoran Stogilikovic, professeur de sciences politiques à Belgrade. . “Ils créent l’incertitude, la peur et l’espoir que le système garantira au moins la sécurité de base.” Il y a quelques mois à peine, l’opposition semblait faire une percée significative dans le pays de moins de sept millions d’habitants.
La Serbie, un OVNI en Europe
En janvier, Aleksandar Vucic a annulé un projet controversé de mine de lithium qui avait jeté des dizaines de milliers de manifestants dans les rues, un revirement rarement vu dans son mandat, d’abord en tant que vice-Premier ministre, puis en tant que Premier ministre puis en tant que président. De récents sondages suggèrent qu’il dépassera le seuil de 50% dimanche, mais l’opposition espère toujours qu’un taux de participation élevé déclenchera un second tour. Selon les enquêtes d’opinion, le principal adversaire d’Aleksandar Vucic est le général à la retraite Zdravko Ponos, candidat surprise désigné par le camp de l’opposition pro-européenne. “La question n’est pas de savoir si l’opposition aura quelques sièges de plus, mais si la Serbie existera en tant que démocratie et pays européen si (Vucic) reste au pouvoir pendant encore cinq ans”, a-t-il déclaré à l’AFP. Mais pour les analystes, il est peu probable que l’opposition le détrône ou perturbe le parlement sortant, acquis presque entièrement par une coalition pro-Vucic. La Serbie, où de nombreuses personnes soutiennent la guerre du Kremlin, est comme un OVNI en Europe. Certains partis d’opposition partagent ces vues pro-russes. Ceux qui ne le partagent pas n’osent pas ouvrir la bouche de peur de mécontenter les électeurs pro-Moscou. Aleksandar Vucic est le candidat au poste armé d’autres avantages. Au cours de son long règne, il a resserré son emprise sur tous les niveaux de gouvernement, y compris le contrôle de facto des institutions et de presque tous les médias. Dans les mois qui ont précédé la campagne électorale, le président a également distribué une aide financière, incitant les critiques à dire qu’il cherchait à “acheter” des voix. Des résultats non officiels sont attendus ce soir.