Depuis juin dernier, les ventes de propriétés ont chuté en moyenne d’environ 23 % chaque mois au Québec par rapport à l’année précédente. Cependant, ceux-ci restent extrêmement élevés par rapport à la période pré-pandémique.
Cependant, ce ralentissement n’est pas dû à une diminution de l’enthousiasme, soulignent les experts, mais plutôt à un nombre d’inscriptions actives qui sont clairement en baisse. Des 21 789 propriétés inscrites, 8 891 ont été vendues en février dernier, selon l’Association professionnelle des courtisans immobiliers du Québec (APCIQ). Pour la même période de 2018, il y a eu 1 654 ventes de moins pour un stock de 68 973 unités. “Cette pénurie va certainement créer d’importantes pressions sur le marché et sur les prix, qui repartent à la hausse depuis plusieurs mois”, a déclaré Nicolas Geoffroy-Brûlé, directeur de l’agence RE/MAX.
Le prix médian des maisons unifamiliales au Québec a légèrement diminué l’été dernier avant de remonter. Il est désormais à 422 000 dollars, en hausse de 57 000 en cinq mois. Cependant, la rareté n’est pas le seul facteur influençant cette hausse de prix, selon Charles Bradt, directeur du Service d’analyse des marchés de l’ACPIQ. L’annonce d’une hausse des taux directeurs de la Banque du Canada en octobre, finalement mise en place au début mars, de 0,25 % à 0,5 %, en a effrayé plus d’un.
“Beaucoup de gens sont allés de l’avant avec leur banque et ont essayé d’entrer sur le marché avant que les taux d’intérêt n’augmentent”, a déclaré Bradt. En près de deux ans, le prix moyen des maisons à vendre au Québec a bondi de près de 62 %, mais les deux experts croient que la situation pourrait lentement se stabiliser au cours des prochains mois.
Sans parler du retour sur le marché d’un repreneur, « nous sommes arrivés au bout [surchauffe] “, prédit M. Brad.
Hausse du coût de la vie, nouveaux projets immobiliers, rétrécissement du bassin d’acheteurs et possible sortie de la pandémie pourraient ramener le marché à ce qu’il était avant la crise sanitaire. De nombreux nouveaux propriétaires seront également contraints de vendre leur propriété lorsqu’ils seront dépassés par la hausse rapide des taux d’intérêt, estime-t-on.