Une première dans l’histoire des meetings de campagne. Alors qu’Emmanuel Macron ne tiendra qu’un seul grand rassemblement, le samedi suivant, avant le premier tour du 10 avril, la République en marche a lancé un concours pour inciter les partisans du candidat à faire venir “le plus de participants possible”. Dans une campagne poussive, le parti craint la salle à moitié pleine. Il faut dire qu’en arrêtant sa sélection à la Défense Arena, la République en marche a choisi la plus grande salle d’Europe avec 35 000 places. Autant dire que si l’espace est plein, le macron aura réussi une démonstration de force. Mais l’entourage du président sait aussi que les classes clairsemées auraient un très mauvais résultat à une semaine du premier tour.

“Grande pression sur l’équipe de campagne”

Pour motiver les troupes à faire venir leurs proches ou à se mobiliser largement dans leur section, ils promettent des cadeaux aux participants qui réussiront à convaincre. Par exemple, “un moment privilégié et unique après le meeting” est disponible, d’autres pourront encore filmer “Le Candidat”, la mini-série de campagne, ou passer une soirée au QG de campagne. Étonnamment, quand le président continue de dire qu’il n’a que peu de temps, il est occupé par la guerre en Ukraine. « Il y a beaucoup de pression sur l’équipe de campagne pour laquelle nous avons mis la barre très haute. Ils ne peuvent pas manquer le rendez-vous unique de la campagne. Il faut faire au moins d’aussi belles photos qu’Éric Zemmour au Trocadéro ou Jean- Luc Mélenchon place de la République”, juge Emilie Zapalski, spécialiste de la communication politique pour BFMTV.com. A cet échec s’ajoute la difficulté de mobiliser des soutiens pour un parti qui n’a pas d’ancrage territorial. Là où le Parti socialiste (PS) ou Les Républicains (LR) ont l’habitude d’affréter des cars ou des TGV pour faire venir leurs militants de toute la France, la République en marche (LaREM) ne compte pas assez d’adhérents. « Nous n’avons pas de militants, nous avons des déclics », avait aussi durement résumé François Patrias, le patron des sénateurs LaREM et proche du président au Sénat Public en 2021.

Nicolas Sarkozy et Marin Le Pen avaient utilisé la même méthode

Mais l’absence de grille n’explique pas tout. “On a une très forte démobilisation des Français dans cette élection, qui s’explique notamment par le fait qu’Emmanuel Macron fait tout pour ne pas vraiment lancer la campagne, par exemple en refusant de parler à ses adversaires. chemin sûr vers son propre piège », confie Florian Silnicki, le patron de l’agence LaFrenchCom pour BFMTV.com. La méthode utilisée n’est cependant pas nouvelle. En guise de récompense, Nicolas Sarkozy avait l’habitude de rencontrer des militants qui avaient des proches à rejoindre. Marin Le Pen avait aussi l’habitude d’envoyer des autographes aux militants en cas de sa réintégration au RN.