Inculpé du meurtre sanglant d’un facteur en 2008 à Montréal-la-Cluj (Ain), Mamdouh Diallo a été acquitté lundi par le tribunal correctionnel de l’Ain “au bénéfice du doute”. Il s’est dit “soulagé” lorsqu’il a vu son innocence reconnue. Plus tôt dans la journée, le procureur général Eric Mazaud avait pourtant réclamé la condamnation du prévenu à 30 ans de prison, emmêlés dans son ADN près de dix ans après les faits, alors que l’enquête restait stable pour l’ancien acteur Gérald. Thomassin. Mais après près de cinq heures de délibération, il a été acquitté de l’accusation de meurtre. L’ancien médecin légiste a en revanche été condamné à deux ans de prison – peine couverte par sa détention provisoire – pour le vol d’une liasse de billets qu’il reconnaît avoir commis alors qu’il se rendait sur les lieux du crime. , avant, selon lui, de prendre la fuite après la découverte du corps de la victime. A l’annonce du verdict, Mamadou Diallo a poussé un soupir de soulagement avant de baiser les mains de son avocate, Me Sylvie Noachovitch. Il a ensuite salué les journalistes par “une grande victoire pour la justice” et a rendu hommage au “courage” des jurés. S’adressant aux parties civiles la tête baissée, le président du jury a dit sobrement : « C’est la fin d’un épisode judiciaire, c’est la fin de la première instance. Les bourgeois sont les “K.-O. à l’issue de ce procès, a déclaré leur avocate, Me Séverine Debourg. “On ne peut pas laisser ça impuni, c’est difficile pour eux”, a-t-il poursuivi. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Le mystérieux meurtre du facteur de Montréal-la-Cluj a été jugé aux Assises de l’Ain
Mamadou Diallo a été libéré peu avant 01h00 mardi matin, serrant dans ses bras ses proches et son avocat, qui ont multiplié les appels devant la porte de la maison d’arrêt de Bourg-en-Bresse pour permettre à son client de recouvrer sa liberté. le prochain jour. Le jeune homme, ému, a alors fait part à la presse de son “soulagement”, ainsi que de sa “peine pour la famille de la victime”.

« Mensonge dans l’absurde »

Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, a été découvert le 19 décembre 2008 à 9h05 dans l’arrière-boutique du petit bureau de poste de Montréal-la-Cluj, baigné dans une mare de sang. Vingt-huit coups de couteau ont été enregistrés sur le corps de cette mère de deux enfants, enceinte de cinq mois. La partie misérable a été rapidement suivie par les enquêteurs, la somme qui est estimée avoir été volée à 2 490 euros. Mais l’arme du crime est restée indétectable et aucune preuve probante, notamment pendant les vingt-neuf minutes cruciales séparant le dernier SMS de la victime et la découverte de son corps, n’a pas permis de faire avancer l’enquête. Celle-ci était à l’origine orientée vers la piste de Gérald Thomassin, un ancien espoir du cinéma français devenu marginalisé, qui a ensuite vécu en face de ce poste et dont le comportement post-meurtre avait intrigué les enquêteurs. Il a disparu en 2019, avant de bénéficier d’un licenciement. Au cours des six jours de discussions, la défense a tenté de semer à nouveau le doute sur la piste qui mène à l’ancien “petit délinquant” de Jacques Doillon. “Je suis convaincu que c’est lui le coupable”, a déclaré Me Noachovitch tôt lundi. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Dans le procès du meurtre de Catherine Burgod, le fantôme de l’acteur Gérald Thomassin
Pour le procureur général, cette stratégie était un « épouvantail ». “Je ne crois pas à la position de spectateur spéculatif (…) et si tu n’es pas spectateur, c’est parce que tu es acteur sur scène”, a-t-il déclaré dans l’acte d’accusation contre l’accusé, dont il a “mensongé ad absurdum”. souligné. En 2017, l’affaire s’est redressée lorsqu’une correspondance a été trouvée entre l’ADN obtenu à partir d’un tirage au sort et un sac retrouvé près du corps de Catherine Burgod et de celui de Mamadou Diallo. Au moment des faits, il exerçait à Montréal-la-Cluse. “J’ai paniqué, je n’ai pas réfléchi, je suis sorti et j’ai récupéré un enchevêtrement d’argent, je me suis enfui” mais “je ne suis pas un meurtrier”, a déclaré celui qui était au kiosque. Un lycéen de 19 ans, invoquant un “traumatisme” pour expliquer les variations de ses propos. Le monde avec l’AFP