“Vous pouvez enlever le masque avant de parler”, a déclaré le président du tribunal. “Tu as raison. Laisse les masques !” Dit Mohamed Abrini pour donner le ton avant d’entrer dans le vif du sujet. “Je confirme ce que j’ai dit. J’étais prévu pour la nuit du 13 novembre. Je suis sûr et confiant que je serais sur les toits.” Et l’accusé déroule sa version des faits, sous l’œil attentif de son avocat. Sa rencontre avec le coordinateur des attentats, Abdelhamid Abaaoud, trois mois avant les attentats d’une planque à Charleroi, en Belgique : , raconte Mohamed Abrini. Je ne peux pas aller tuer des gens comme ça dans la rue. Dans ma tête, c’est clair. “Mais Abaaoud garde espoir jusqu’au bout.” “C’est difficile de croire que vous ne saviez rien”, a-t-elle dit, convaincue qu’elle en savait plus qu’elle ne savait. « Alors pourquoi les accompagnez-vous, les terroristes à Paris ? Est-ce parce que vous les avez quittés au dernier moment ? Mohamed Abrini répond : “Non, je savais juste que c’était la dernière fois qu’on se verrait. Dans ma tête, je vis mes derniers instants avec eux.” Avant d’abandonner la guerre civile, j’étais très fier de ne pas être resté. C’est un terroriste de moins et donc moins de morts. C’est mathématique.” Tristesse dans la chambre. Devant le tribunal spécial, Mohamed Abrini a aussi longtemps minimisé le rôle de Salah Abdeslam, seul membre survivant de l’escadron responsable des attentats et principal accusé dans le procès. Salah Abdeslam, un ami d’enfance dans la version de Mohamed Abrini. C’est qu’il n’a pas voulu participer aux attentats du 13 novembre 2015 lorsque Brahim Abdeslam recrute son frère cadet et est remplacé par Salah Abdeslam. “Brahim ? Est-ce qu’il a une grosse voix ? Il a dit à Salam : ‘Si tu fais ce truc, tu dois le faire.’ dans son regard. Il y a des regards déterminés et d’autres non”. Dans le box, tout au long de l’interrogatoire, Salah Abdeslam est hilarant. Il sera entendu le mercredi 30 mars pour les événements.