« Il sera 7 heures jeudi, nous aimerions être réveillés ce jour-là. Bérénice, une petite fille habitant près de Tours, est tombée malade après avoir mangé une pizza Buitoni le 16 mars. Il est hospitalisé dans le coma, sous ventilateur, après un “SHU” (syndrome hémolytique et urémique). Depuis début janvier, les autorités sanitaires constatent une recrudescence des cas d’intoxications alimentaires graves. Deux enfants sont morts et des dizaines d’autres sont tombés gravement malades (les parents s’auto-identifient dans un groupe Facebook). Les pizzas Buitoni Fresh Up ont été retirées des rayons et les consommateurs sont invités à les détruire. Santé Publique France a annoncé mercredi que le lien entre ces pizzas et ces cas d’intoxication alimentaire grave a été confirmé. Pour les parents de Bérénice, “c’était une descente aux enfers”. “Mercredi après-midi, ma femme et mes deux filles ont mangé une pizza Buitoni, raconte papa Mickaël sur RMC. C’était un peu comme le rituel du mercredi midi. L’estomac, avoir la diarrhée. Jeudi matin, elle a vomi. Ils l’ont emmenée chez le médecin et puis aux urgences. Derrière tout ils sont allés à une vitesse infernale. “Juste avec elle. Nous avons vu notre enfant souffrir de tourments, pas jusqu’au bout mais nous n’en étions pas loin…”

“Nous n’avons pas d’autre vie”

À l’hôpital, l’état s’est rapidement aggravé le week-end suivant. “Il plongeait, explique Mickaël. Ça a commencé par les reins, ça remontait vers le cœur. Les reins ne fonctionnaient plus, ça libérait beaucoup de toxines, qui arrivaient du côté neurologique. ” Ils ont arrêté l’intubation au retour, avec une pompe pour transmettre le cœur. Puis il y a eu un autre infarctus avec un massage de plus d’une heure pour recommencer. Ça a recommencé, heureusement. Pour Leslie, la maman, “la vie s’est arrêtée” depuis que Bérénice a été hospitalisée. “Nous n’avons plus de vie, avoue-t-il. Nous passons nos journées à l’hôpital. Nous rentrons chez nous voir un peu notre fille aînée, matin et soir. Minuit. Le matin, au réveil, c’est pour elle. pour elle. Nous ne voulons rien, nous ne faisons plus rien. Nous étions une famille très unie, très unie. Nous étions tous les quatre heureux. Nous avons passé dix jours à l’embrasser. Je me sens vide tous les jours. la maison est un cauchemar, les questions ne cessent d’affluer.

“On l’embrasse, on prend soin d’elle”

“Je veux juste retrouver ma fille, peu importe les conséquences”, a déclaré Leslie pour se dire que son enfant peut tout perdre. Peut-elle encore savoir lire, écrire ? Peut-elle parler ? Pour le moment, on ne peut pas. entendre le son dans sa voix.Nous voulons déjà être canalisés.La vie, nous tournerons autour d’elle et de sa guérison.Pouvons-nous aller à la mer ?Devons-nous rester à côté de l’hôpital ?A-t-elle le droit de prendre la route ?Ces Ce sont des bêtises, mais le principal c’est qu’on soit tous ensemble. Ce que je veux : se retrouver et les quatre à la maison”. En attendant, les journées sont longues. “On ne peut pas faire grand-chose, explique Mickaël. On la soutient, on lui parle, on lui raconte des histoires, on lui fait des bisous… On se parle, à côté d’elle, pour qu’elle entende notre voix. Et les travaux sont en attente. “On vit au jour le jour”, avoue le père de X. On déplanifie ce qu’on avait prévu. On fait des plans”. Face à la situation de leur fille, les parents de Bérénice souhaitent avant tout prendre toutes les mesures pour éviter de nouveaux cas. “Ils doivent mettre en place plus de procédures au niveau scientifique pour que cela ne se reproduise plus, demande Leslie. Il y a une erreur quelque part. Il n’y a personne d’autre pour vivre ce drame.” “S’il y a beaucoup d’enfants malades, c’est parce qu’il y avait quelque chose à part”, dit Mickaël. Jusqu’à mercredi, le groupe Nestlé, qui vend une pizza Buitoni toutes les deux secondes en France, réaffirmait qu’il n’y avait aucun lien avéré entre ses produits et une intoxication, dans l’attente des résultats de tests complémentaires effectués par les autorités sanitaires pour prévenir les fraudes et la Santé publique de La France. Des résultats qui ont montré des liens avérés, selon le communiqué publié ce mercredi par Santé publique France. LP avec Joanna Chabas, Marie Dupin et Anne-Lyvia Tollinchi