Posté à 17h00
Eric-Pierre Champagne La Presse
Selon les experts du GIEC, les villes du monde entier pourraient presque atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, à condition qu’elles commencent à travailler dès maintenant “avec des efforts d’atténuation ambitieux et immédiats, notamment des niveaux élevés d’électricité et de meilleures performances énergétiques et matérielles”. Depuis l’Accord de Paris en 2015, les émissions de gaz à effet de serre attribuables aux zones urbaines n’ont cessé d’augmenter. En 2020, ils représentaient entre 67 et 72 % des émissions mondiales, contre 62 % en 2015. Pourtant, plus de la moitié de la population mondiale (56,1 %) vit déjà en zone urbaine et, selon les Nations unies (ONU), ce pourcentage passera à 68 % en 2050. Au Canada comme au Québec, environ 8 personnes sur 10 vivaient en milieu urbain en 2020. Près de la moitié de la population québécoise (48 %) vit sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Si les villes jouent un rôle croissant dans la lutte contre le changement climatique, c’est aussi parce que le potentiel de réduction des émissions de GES est énorme. Dans son dernier rapport, le GIEC souligne également que les émissions de GES dans les zones urbaines pourraient être considérablement réduites de 29 milliards à 3 milliards de tonnes d’ici 2050.
Transport et terre
« Les stratégies permettant aux villes établies de réaliser d’importantes économies d’émissions de gaz à effet de serre comprennent la modernisation, la relocalisation ou la reconstruction efficace des matériaux de construction, le soutien des transports non motorisés (par ex. Le rapport souligne également que les changements dans l’utilisation des terres urbaines (densité, connectivité et accessibilité) “combinés à des programmes qui encouragent les changements de comportement des consommateurs (par exemple la tarification des transports) pourraient réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces propositions ont été particulièrement bien accueillies par Vivre en ville, un organisme ayant des bureaux à Québec, Montréal et Gatineau. Le rapport du groupe de travail III du GIEC rappelle l’importance cruciale des villes dans la lutte contre le changement climatique. […] Des actions dans l’aménagement du territoire, les transports et l’alimentation pourraient réduire les émissions de 40 à 70 % d’ici 2050. Vivre en ville, réagit au nouveau rapport La population attend aussi avec impatience la nouvelle Stratégie nationale de l’architecture et de l’urbanisme promise par le gouvernement Legault. Plusieurs acteurs ont réclamé ces dernières années des règles plus strictes pour freiner l’étalement urbain. Au Canada, les grandes villes font face à de nombreux défis dans le contexte d’une urgence climatique. Une étude récente de Statistique Canada a révélé que la plupart des grandes villes ont perdu des espaces verts entre 2001 et 2009 en raison de l’urbanisation.
Effets CMM
Citant des “actions urgentes”, la CMM prévoit également d’adopter le 28 avril un projet de loi sur le contrôle intérimaire qui interdirait toute construction dans les zones boisées et les zones humides d’”intérêt” sur son territoire. Au Québec, les villes subiront de plein fouet les effets du réchauffement climatique. Par exemple, selon les modèles du consortium Ouranos, spécialisé dans l’étude des changements climatiques, les températures moyennes dans les villes de la CMM pourraient augmenter d’un peu plus de 3°C d’ici 2050 et de près de 6°C d’ici 2050. Ici en fin de siècle. L’Association des municipalités du Québec estime que les 10 plus grandes villes du Québec auront besoin de 2 milliards de dollars en seulement 5 ans pour s’adapter aux changements climatiques.
apprendre encore plus
76,6 jours Nombre de jours qui pourraient exister par année où les températures seraient supérieures à 30 °C à Montréal d’ici 2100, selon la modélisation du consortium Ouranos. source : Ouranos + 6,5 °C À Kuujjaq, dans le nord du Québec, la température annuelle moyenne peut augmenter de 6,5 °C. source : Ouranos
source : Ouranos
+ 6,5 °C À Kuujjaq, dans le nord du Québec, la température annuelle moyenne peut augmenter de 6,5 °C.
source : Ouranos